"Maintenant, c'est parti !" : la Collectivité européenne d'Alsace a élu son premier président

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Par AFP - Strasbourg
Publié le 02 janvier 2021 - 11:58
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Le premier président de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), le LR Frédéric Bierry, élu le 2 janvier 2021 à Colmar
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© SEBASTIEN BOZON / AFP
Le premier président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), le LR Frédéric Bierry, élu le 2 janvier 2021 à Colmar
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"Maintenant, c'est parti. L'Alsace est de retour !": la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), née officiellement le 1er janvier, a élu samedi à Colmar le premier président de son histoire, le LR Frédéric Bierry, seul candidat en lice.

Jusque-là président du Conseil départemental du Bas-Rhin, qui a fusionné avec celui du Haut-Rhin au sein de cette nouvelle collectivité, Frédéric Bierry a été élu haut la main par 75 voix pour et quatre bulletins blancs sur 79 votants.

"La nouvelle Collectivité européenne d'Alsace est née du refus d’une loi stupide, la loi NOTRe (d'août 2015 sur les compétences et le redécoupage des régions, NDLR) qui a fait disparaître notre région historique, l'Alsace", a-t-il fustigé lors de son discours inaugural.

Une "grande majorité d'Alsaciens ont refusé ce diktat", a encore souligné Frédéric Bierry sans mentionner une seule fois la vaste région Grand Est au sein de laquelle la CEA demeure toutefois ancrée ni le président de cette région, Jean Rottner, pourtant LR tout comme lui.

Frédéric Bierry a en revanche salué l'ancien préfet de région Jean-Luc Marx dont un rapport au Premier ministre soulignait en juin 2018 la persistance d'un "désir d'Alsace" et prônait la création d'un "département d'Alsace".

"Collectivité territoriale d'un nouveau type", la CEA, a-t-il rappelé, récupère les compétences des deux anciens départements alsaciens, Bas-Rhin et Haut-Rhin : gestion des collèges, aide sociale et aux séniors, services d'incendie et de secours...

Mais elle se saisit aussi de nouvelles compétences comme la coopération transfrontalière avec la Suisse et l'Allemagne voisines, le bilinguisme français/allemand, le tourisme ou le réseau routier (hors autoroutes concédées).

Cette CEA "doit permettre de placer l'Alsace au premier plan national avec près de 2 millions d'habitants et deux milliards de budget", a poursuivi Frédéric Bierry qui entend en faire une "locomotive économique" de la France.

- Reconquête -

"Mais le temps de la reconquête, de la reconnaissance institutionnelle de l'Alsace, ne s'arrêtera pas là", a-t-il averti, promettant de "saisir de toutes les opportunités pour récupérer des compétences" nouvelles, dans une allusion à la concurrence institutionnelle entre la CEA et la région.

Ouvrant auparavant cette séance inaugurale "historique", le doyen d'âge du nouveau Conseil d'Alsace, Yves Le Tallec, 83 ans, avait conclu son intervention en alsacien: "Jetzt geht's los, s'Elsass isch wieder dà !" (Maintenant, c'est parti, l'Alsace est de retour !).

Quant à l'actuelle préfète de la région Grand Est, Josiane Chevalier, invitée à s'exprimer à la tribune, elle a évoqué sa "fierté que le gouvernement ait su répondre au désir d'Alsace en écoutant les territoires".

La CEA, a-t-elle assuré, trouvera "sa juste place" dans une "région Grand Est compétitive" dont elle a "souligné l'implication constructive et bienveillante", relevant par ailleurs que les deux préfectures de Strasbourg et Colmar demeureraient en dépit de la réunification de l'Alsace.

En juin prochain, a-t-elle encore rappelé, les 80 "conseillers d'Alsace" seront élus avec un mandat de six ans. Dans l'intervalle, le "Conseil d'Alsace" est formé des conseillers départementaux sortants du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Puis il faudra trancher l'épineuse question du siège de la CEA que se disputent Strasbourg, capitale de l'Europe, et Colmar, la riche cité haut-rhinoise, éternelles rivales.

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