Malgré la pluie et le Covid, Mélenchon en meeting en Aveyron

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Par Daniel MARTINEZ - Aubin (France) (AFP)
Publié le 16 mai 2021 - 19:36
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Jean-Luc Mélenchon devant la stèle en mémoire aux mineurs tués par l'armée le 8 octobre 1869, Aubin le 16 mai 2021
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© Lionel BONAVENTURE / AFP
Jean-Luc Mélenchon devant la stèle en mémoire aux mineurs tués par l'armée le 8 octobre 1869, Aubin le 16 mai 2021
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"Ces meetings sont des moments de joie et de partage où on se requinque" : entourée de centaines de militants insoumis qui chantent et dansent sous la pluie, Elvire se félicite de la venue de Jean-Luc Mélenchon à Aubin (Aveyron).

Et la joie de cette ancienne graphiste de 67 ans venue d'Avignon, comme celle d'autres militants présents dimanche à ce meeting du candidat insoumis à la présidentielle est encore plus forte "après un an d'enfermement" en raison des contraintes sanitaires dues au Covid-19.

Rémy, lui, participe pour la première fois à un meeting de ce type. Pour cet opérateur logistique de 28 ans venu du Cantal voisin "le plus important c'est le programme : l'écologie, le social, la démocratie. Et Mélenchon est le candidat qui parle le mieux de ce programme", ajoute-t-il.

Une heure plus tard, en entamant son discours, le tribun remercie les militants stoïques qui, malgré la pluie battante, lui apportent "un soleil brûlant".

Il rend aussi hommage à ce "bassin ouvrier" au coeur d'un département largement rural, cette "France abandonnée à qui on fait tout endurer".

- 'Résistance implacable' -

Une stèle située à quelques mètres de là rappelle l'une des raisons qui ont amené ici le leader insoumis : le 8 octobre 1869, l'armée tire sur des mineurs grévistes, laissant 17 morts. Puis ce drame inspire le poème "Ode à la misère" à Victor Hugo.

Liant cet événement avec la situation actuelle, le candidat insoumis ajoute que, comme de nombreux Français d'aujourd'hui, ces mineurs morts voulaient "un travail moins lourd dans la journée et de meilleurs salaires pour pouvoir vivre".

Saluant leur "résistance implacable", il fait ensuite un parallèle avec la lutte des esclaves pour obtenir leur liberté.

"Nous avons célébré l'esclavage aboli comme nous célébrons la mobilisation des travailleurs des mines, non pour parler de la souffrance endurée mais de la résistance implacable et permanente", dit-il sous les applaudissements.

"Jamais les esclaves n'ont été soumis. Jamais les travailleurs, vos pères, vos mères, n'ont accepté le sort qui leur était fait", poursuit-il.

Puis il met en garde contre la division : "Le racisme, la haine des musulmans que l'on voudrait répandre partout, est ce qui mine la possibilité pour le peuple français, quelle que soit sa religion, quel que soit son genre, de se rassembler".

- "Bassin abandonné" -

La pluie s'arrête enfin, mais son discours est déjà fini. Au milieu de la boue, devant la scène que l'on démonte, quelques dizaines de participants entourent encore l'accordéoniste et le saxophoniste qui, infatigables, continuent de jouer.

"Pour ce bassin abandonné, la venue de Mélenchon est un bol d'oxygène", explique, enthousiaste, Michel Baert, encore présent avec d'autres militants qui démontent les installations.

Cet ancien militaire de 63 ans originaire du Nord a découvert avec "bonheur" il y a une dizaine d’années cet autre "pays minier" méridional "plein de verdure" et aux "gens épatants".

"La question sociale et l'emploi qui sont l'axe de ce meeting font écho à ce qui se passe sur le territoire depuis plusieurs mois", explique de son côté Guilhem Serieys, conseiller régional LFI sortant en Occitanie.

Il fait notamment allusion à la grève des salariés de l'équipementier automobile SAM dont les emplois sont menacés, soutenue pendant des semaines par des manifestations réunissant des milliers d'habitants du bassin, ou au projet de 750 suppressions d'emploi chez Bosch, une autre entreprise aveyronnaise dont Renault est le donneur d'ordres.

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