Mali : six soldats français blessés par un véhicule-suicide

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Par AFP - Paris
Publié le 08 janvier 2021 - 23:21
Mis à jour le 09 janvier 2021 - 00:32
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Le tribut est particulièrement lourd en ce début d'année pour l'armée française, qui déploie 5.100 hommes au Sahel aux côtés des armées du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger)
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© Dominique FAGET / AFP/Archives
Le tribut est particulièrement lourd en ce début d'année pour l'armée française, qui déploie 5.100 hommes au Sahel aux côtés des armées du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkin
© Dominique FAGET / AFP/Archives

Six soldats de la force antijihadiste Barkhane ont été blessés vendredi au Mali par un véhicule-suicide piégé, la troisième attaque depuis fin décembre contre les militaires français, qui ont déjà déploré cinq morts pendant la période, a indiqué l'état-major de l'armée française.

Dans la zone dite des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso), "un véhicule inconnu s’est dirigé à vive allure" vers l’arrière d'un convoi, en opération avec des militaires maliens, selon le communiqué.

"Un véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) s’est alors interposé pour protéger les autres éléments de la force. Devant cette manœuvre, le conducteur (...) a fait déclencher sa charge explosive", a-t-il été précisé. "Six militaires français ont été blessés mais leur pronostic vital n’est pas engagé".

Ils ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Gao. Trois d'entre eux feront l’objet d’un rapatriement vers la métropole samedi.

Le tribut est particulièrement lourd en ce début d'année pour l'armée française, qui déploie 5.100 hommes au Sahel aux côtés des armées du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger).

Le 2 janvier, deux soldats dont une femme, tous deux du 2e régiment de hussards de Haguenau, près de Strasbourg (est), avaient été tués dans leur véhicule blindé léger (VBL) par un "engin explosif improvisé", lors d’une mission de reconnaissance et de renseignement.

Cinq jours avant, trois soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (est) avaient été victimes eux aussi d'une bombe artisanale. Ces décès portent à 50 le nombre de soldats français tués au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes Serval puis Barkhane.

Ces deux attaques mortelles ont été revendiquées depuis par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda.

Rida Lyammouri, chercheur à l'institut néerlandais Clingendael, relevait vendredi soir dans un tweet que le GSIM (Jnim en arabe) avait exécuté "au moins six attaques ces dix derniers jours, trois contre l'armée malienne et trois contre les forces de Barkhane".

Les armées française et malienne sont par ailleurs au coeur d'une polémique sur des frappes survenues dimanche dernier dans une zone proche de l'attaque de vendredi.

Des villageois et une association de défense de l'ethnie peule ont fait état d'une frappe aérienne ayant atteint une fête de mariage, faisant une vingtaine de morts dans le village de Bounti.

Décrit par plusieurs villageois comme un hélicoptère, l'appareil qui aurait tiré ne pourrait a priori appartenir qu'aux armées malienne ou française, les seules à frapper du ciel malien.

Mais la France et le Mali affirment que les frappes aériennes visaient bien un groupe de jihadistes. Paris a exclu l'usage d'un hélicoptère comme la présence d'un mariage sur les lieux.

Barkhane a conduit vendredi "une mission terrestre" sur les lieux de la frappe, a indiqué l'état-major, assurant que les éléments recueillis étaient "en tous points conformes" à ses conclusions initiales.

La France réfléchit depuis quelques mois à réduire ses effectifs dans la région. Un sommet est prévu à la mi-février entre Paris et ses partenaires sahéliens pour évaluer la situation, un an après le sommet de Pau (sud de la France).

Vendredi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian était à Ouagadougou. "La France est déterminée à continuer à accompagner le Burkina Faso dans le domaine de la sécurité et dans sa politique de développement économique et sociale", a-t-il déclaré après un "long entretien" avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

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