Lycée envahi mardi à Paris : 14 mineurs devant le juge des enfants, colère des parents

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Par AFP - Paris
Publié le 24 mai 2018 - 16:21
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Manifestation des fonctionnaires mardi 22 mai 2018 à Paris. En marge du défilé, des personnes avaient tenté d'occuper le lycée Arago
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© Eric FEFERBERG / AFP/Archives
Manifestation des fonctionnaires mardi 22 mai 2018 à Paris. En marge du défilé, des personnes avaient tenté d'occuper le lycée Arago
© Eric FEFERBERG / AFP/Archives

Quatorze mineurs devaient être présentés jeudi à un juge des enfants pour s'être introduits dans un lycée parisien mardi en marge d'une manifestation de fonctionnaires, provoquant la colère de parents et de professeurs.

Une centaine d'entre eux ont manifesté, avec des lycéens, devant le nouveau tribunal de Paris aux cris de "Libérez nos camarades" ou "tout le monde déteste la police", selon des journalistes de l'AFP.

Les mineurs incriminés font partie des 102 personnes interpellées mardi après avoir fait irruption dans le lycée Arago (XIIe arrondissement), peu après la dispersion du cortège de fonctionnaires place de la Nation.

Des tags, des portes fracturées et le vol de tablettes ont été signalées après cette brève intrusion, selon une source proche du dossier. Une vingtaine de personnes avaient par ailleurs été interpellées lors de la manifestation, notamment après des heurts avec les forces de l'ordre.

Rencontrés par l'AFP dans et devant le tribunal de Paris, des parents de mineurs ont dénoncé des pratiques dignes d'un "Etat policier" et des mesures disproportionnées.

"Ma fille s'occupait de quelqu'un qui était tombé par terre quand elle a été arrêtée dans la rue. Elle n'avait rien fait", a affirmé Pierre, père d'Adèle, 19 ans.

"Je m'interroge sur les objectifs politiques de ces arrestations massives", a réagi auprès de l'AFP Me Lucie Simon, membre d'un collectif d'avocats désignés, qui se dit "choquée" devant "des dossiers vides".

La polémique a aussi rebondi sur le terrain politique. "Les interminables gardes à vue de lycéens sont un message clair", a estimé sur Twitter le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

Interrogé en marge d'un déplacement dans le Gard, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a rétorqué que "parmi les gens qui commettent des actes violents, vous avez aussi des mineurs donc à partir de là les forces de police font respecter la loi".

Outre les mineurs présentés à un juge jeudi après-midi, 13 autres devaient faire l'objet d'un rappel à loi ou d'une mesure de réparation pénale, a précisé le parquet. Toutes les gardes à vue de mineurs ont par ailleurs été levées.

Quatre autre mineurs ont été convoqués ultérieurement devant le juge des enfants et sept convoqués devant le délégué du procureur. Une procédure a été classée sans suite et un mineur comparaîtra devant le tribunal à une date prochaine.

Quarante majeurs, en grande majorité des moins de trente ans, ont également été déférés mercredi soir, et 29 d'entre eux ont fait l'objet jeudi matin d'un rappel à la loi. Les 11 autres seront jugés ultérieurement et le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire.

Par ailleurs, 43 des majeurs ont vu leurs gardes à vue prolongées mercredi soir pour un deuxième jour.

Mercredi, quatre autres personnes ont été remises en liberté et une dernière fait l'objet d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), une mesure alternative au procès.

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