Marseille : un policier mis en examen pour meurtre en dehors de son service

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Par AFP - Marseille
Publié le 28 janvier 2018 - 19:26
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Un policier marseillais a été mis en examen dimanche pour "homicide volontaire" après un échange de coups de feu mortel la veille à l'aube avec un autre homme devant une boîte de nuit, en dehors de ses heures de service.

Conformément aux réquisitions du parquet, le policier âgé d'une cinquantaine d'années, Claude Da Luz, n'a pas été incarcéré mais placé sous contrôle judiciaire à l'issue de sa garde à vue, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux.

"Une information judiciaire a été ouverte" et confiée à une juge d'instruction "pour savoir si la légitime défense" peut être retenue, comme le privilégie le parquet au vu des premiers éléments de l'enquête, a-t-il poursuivi.

Le jeune homme de 27 ans a été tué au terme d'un échange de coups de feu très nourri, avec sept ou huit tirs de chaque côté, vers 04H30 du matin. Le policier n'a pas tiré avec son arme de service, mais une autre.

Peu avant, il s'était énervé après avoir été refoulé par le portier. Ce dernier, ne parvenant pas à lui faire entendre raison, avait alors fait appel au policier, un client habitué des lieux qui "buvait un verre avec un ami", a poursuivi l'avocat de M. Da Luz, Gérald Pandelon.

Pour la défense, la légitime défense est "évidente": le jeune homme "très défavorablement connu des services de police était vraiment venu pour en découdre, pour tuer et semer la terreur", a affirmé Me Pandelon à l'AFP.

Le policier, père de famille, a répliqué en tirant "pour se défendre et protéger les autres", a-t-il assuré. Selon lui, le pistolet Glock 9 mm qu'il a utilisé pour tirer est assez similaire à l'arme de dotation des policiers.

Une enquête distincte a été ouverte pour savoir dans quelles conditions exactes ce tireur sportif détenait cette arme ce soir-là, dans un quartier situé à deux pas du Vieux-Port et connu pour ses bars et boîtes de nuit.

Une fusillade retentissante avait déjà éclaté en 2015, à quelques mètres de là, faisant un mort et plusieurs blessés graves après une altercation entre un homme et le videur d'un bar.

Aujourd'hui, Claude Da Luz est dans un "état psychologique très fragilisé", a ajouté son avocat Me Pandelon. Cette affaire vient plusieurs années après d'autres démêlés judiciaires et administratifs pour ce policier, un ancien de la BAC.

En conflit avec l'ancien directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône, Pierre-Marie Bourniquel, il avait assigné ce dernier, en vain, devant le tribunal pour des insultes publiques.

En retour, le haut gradé lui avait reproché des menaces et saisi la justice pour dénonciation calomnieuse. Le tribunal correctionnel de Marseille l'avait condamné en novembre 2016 à 3.000 euros d'amende, une peine dont il a fait appel, selon son avocat.

Lors du procès, l'ancien responsable de la police marseillaise avait expliqué avoir dû exfiltrer M. Da Luz de la BAC en raison "de son caractère impétueux et violent", rappelle le quotidien La Marseillaise.

Un autre policier marseillais a été condamné fin 2016 à 12 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'un jeune de 19 ans, commis en dehors de ses heures de travail. Frédéric Herrour avait tué d'une balle dans le dos Yassin Aibeche, un lycéen sans histoire, dans une épicerie des quartiers nord.

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