Martyre du petit Smaël : "regrets" des parents au premier jour de leur procès

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Par AFP - Reims
Publié le 07 juin 2021 - 14:42
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Les parents du petit Smäel, mort de faim et sous les coups en 2018 à l'âge de 13 mois, ont émis des "regrets" tout en minimisant leur responsabilité lundi à l'ouverture de leur pro
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Les parents du petit Smäel, mort de faim et sous les coups en 2018 à l'âge de 13 mois, ont émis des "regrets" tout en minimisant leur responsabilité lundi à l'ouverture de leur procès devant la cour d'assises de la Marne.

"Je regrette ce qui s'est passé. C'était pas voulu. Je n'étais pas moi-même", a déclaré la mère, Arlette, Ivoirienne de 25 ans, avant d'éclater en sanglots. Elle a reconnu qu'il s'était "passé quelque chose sans pouvoir l'expliquer".

"Je regrette ce qui s'est passé", a répété Oumar, le père de Smaël, devant la cour d'assises de la Marne à Reims, qui doit rendre son verdict vendredi. "Mais je n'ai rien vu, rien fait. Je n'ai jamais tapé", a ajouté ce Français de 37 ans né en Mauritanie.

Le couple est jugé pour violences ordinaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, non dénonciation de mauvais traitements, privation de soins et d'aliments et non assistance à personne en danger.

L’enfant avait été découvert par les secours en arrêt cardio-respiratoire dans un appartement de Reims en octobre 2018, à la suite d'un appel des parents, en état de malnutrition et portant de multiples traces de violences sur son corps. Malgré les tentatives de réanimation, Smaël décédait quelques heures plus tard.

- "dénutrition sévère" -

Smaël "portait une cinquantaine de blessures causées par du fil électrique sur l'abdomen et le thorax" dans une sorte de "flagellation". Le garçonnet était "dans un état de dénutrition sévère" et portait des "lésions cérébrales" qui ont provoqué sa mort, a détaillé la présidente, Emilie Philippe, dans la présentation du dossier.

Selon elle, "les coups duraient depuis plusieurs semaines".

L'autopsie a révélé, entre autres, des fractures au niveau de l'humérus et des côtes, une fracture de la mâchoire et des hématomes sur le crâne.

"Le corps de Smaël n'était qu'un monceau de lésions et d'hématomes. Il en y avait des centaines et des centaines (...) Les sévices ont été particulièrement cruels, sans doute tout au long de la vie de ce petit garçon", a affirmé Dr Béatrice Digeon, responsable de l’unité pédiatrique judiciaire au CHU de Reims.

Les rapports d'expertise psychiatrique ont relevé "une grande immaturité psycho-affective" chez le père, et "une personnalité carencée avec une intelligence faible et un état dépressif sévère" chez la mère, victime de "privations et maltraitances en Côte d'Ivoire". Le couple a un aîné, placé.

En garde à vue, le père avait nié avoir donné des coups mortels, affirmant que c'était la mère qui s'occupait de tout.

Durant la dernière audition, la mère "a fini par reconnaître quelques claques mais pas graves. (...) Elle confirme qu'elle était seule responsable de l'éducation de son fils. Elle ne met jamais en cause" le père, a rapporté lundi le commissaire Fabien Grethen, chargé de l'enquête.

Par ailleurs, le père "a admis avoir couvert sa femme au sujet des hématomes", a-t-il ajouté.

Selon le capitaine de police, Guillaume Robert, le frère aîné de Smaël avait déclaré avoir subi des coups de la part du couple, notamment de câble électrique.

"Des dysfonctionnements et de vraies défaillances ont coûté la vie à cet enfant", a dénoncé Me Laurence Micallef-Napoly, pour l'association L'Enfant Bleu-Enfance Maltraitée qui s'est portée partie civile, comme l'association Innocence en Danger.

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