Matzneff à Vanessa Springora : "je ne mérite pas l'affreux portrait que tu publies de moi"

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Par AFP - Paris
Publié le 02 janvier 2020 - 18:58
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L'écrivain Gabriel Matzneff, mis en cause pour ses relations avec des partenaires mineurs des deux sexes, a répondu au livre accusateur d'une de ses conquêtes, Vanessa Springora, en parlant d'"un exceptionnel amour" entre eux et assurant de "ne pas mériter l'affreux portrait" qu'elle dresse de lui.

Dans ce roman autobiographique, "Consentement", Vanessa Springora, nommée récemment directrice des Éditions Julliard, décrit comment elle a été séduite par Gabriel Matzneff, presque quinquagénaire, alors qu'elle n'avait même pas 14 ans.

"Je ne mérite pas l'affreux portrait que (...) tu publies de moi. (...) Non, ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que nous avons ensemble vécu, et tu le sais", écrit l'écrivain âgé de 83 ans dans une long texte adressé à l'hebdomadaire l'Express.

"Ce livre, je ne le lirai pas. (...) Il me ferait trop de mal. Et même si son ton est mesuré, nostalgique, je préfère me contenter des dizaines de lettres d'amour fou que Vanessa m'a écrites, de ses photos, de mes adorables souvenirs", ajoute l'écrivain.

Vanessa Springora "trace de moi un portrait dénigreur, hostile, viré au noir, destiné à me nuire, à me détruire, où, utilisant un pesant vocabulaire psychanalytique, elle tente de faire de moi un pervers, un manipulateur, un prédateur, un salaud", écrit l'écrivain, adulé dans certains milieux littéraires libertaires de l'après mai 68.

C'est "un livre dont le but est de me précipiter dans le chaudron maudit où ces derniers temps furent jetés le photographe Hamilton, les cinéastes Woody Allen et Roman Polanski", poursuit-il.

L'Express a décidé de "publier en intégralité le long texte qu'il nous a fait parvenir", en soulignant que "cette publication ne vaut pas caution". "L'écrivain n'y fait aucun mea culpa ni ne demande le pardon, mais il livre le récit de sa liaison avec la jeune fille", souligne l'hebdomadaire.

Le ministre de la Culture Franck Riester avait rappelé que "l’aura littéraire n'est pas une garantie d’impunité", en apportant son "soutien" à "toutes les victimes" de l'écrivain.

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