Mayotte, en alerte rouge, se prépare au passage du cyclone Belna

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Par Faïd SOUHAÏLI - Mamoudzou (AFP)
Publié le 08 décembre 2019 - 16:46
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Trajectoire prévue du cyclone Belna dans l'océan Indien
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© Laurence SAUBADU / AFP
Cyclone Belna à Mayotte
© Laurence SAUBADU / AFP

Mayotte, île française de l'océan Indien placée en alerte rouge depuis 16H00 (14H00 à Paris), se préparait dimanche à faire face au passage du cyclone Belna attendu dans la soirée, avec l'espoir de voir les dégâts limités par une évolution de sa trajectoire.

Interrogé dans le journal de 19H00 (17h00 à Paris) de Mayotte la 1ère, le préfet du département Jean-François Colombet a indiqué que les dernières observations de Météo-France montrent que le cyclone commence à plonger vers le sud, ce qui l'écarterait légèrement de Mayotte. Il pourrait ainsi rester à une distance de 100 kilomètres de l'île.

"Serons-nous épargnés par Belna? C'est la question que nous pouvons nous poser à cet instant", a expliqué le préfet du 101e département français, tout en précisant qu'"il faut rester naturellement très vigilant" puisqu'il y a des rafales de vents de 200 km/h enregistrées par les satellites à 40 km seulement des côtes de Mayotte.

"Peut-être sommes-nous en train tout doucement de nous mettre à l'abri des conséquences destructrices qu'aurait pu avoir Belna", a ajouté M. Colombet.

Le préfet a précisé que "10.000 à 15.000 personnes sont hébergées dans la totalité des centres de mise à l'abri" et que "globalement les gens respectent l'interdiction de circuler".

Selon des prévisions antérieures de Météo-France, Belna devait passer au plus près de Mayotte vers 21H00 (19H00 à Paris).

"Les mesures de confinement sont effectives, soyez TRES prudents", avait tweeté à 16H00 Jean-François Colombet, alors que les services de l'Etat appellaient les habitants à se mettre à l'abri et "ne sortir en aucun cas".

L'île est exposée "à des conséquences très sérieuses", avait indiqué dans la matinée sur la chaîne Mayotte La 1ère le préfet Colombet, qui a en conséquence "décidé de mettre à l'abri toutes les populations qui sont exposées".

Les forces de l'ordre et les services municipaux ont commencé dimanche matin à contacter les habitants pour les convaincre d'évacuer les zones les plus menacées, a-t-il expliqué.

La préfecture a par ailleurs décidé dimanche matin la fermeture de l'aéroport, tandis que les barges qui relient par la mer la Grande et la Petite Terre ont cessé de faire la navette.

Les habitants ont été invités à faire des réserves d'eau, dont la distribution a été coupée à l'heure du déclenchement de l'alerte rouge "pour préserver notre réseau de distribution pour les jours à venir", précise la préfecture dans un communiqué.

- Un phénomène "exceptionnel" -

Toute circulation est par ailleurs "formellement interdite pour quelque raison que ce soit" depuis 16 heures.

A M'tsamboro, une commune du nord-ouest où s'était rendu le président Emmanuel Macron lors de sa visite de la fin octobre, un correspondant de l'AFP s'est rendu dans un centre de logement d'urgence dans lequel la mairie avait disposé de simples bâches au sol. Certains évacués avaient apporté leurs matelas. Du mobilier avait en revanche été prélevé dans les écoles maternelles pour faire des couchettes pour les bébés.

Sur la chaîne Mayotte La 1ère, un maire a également rapporté que les résidents des zones les plus exposées qui refusaient de rejoindre les refuges publics ont été encouragés à chercher un abri vers des proches habitant plus loin de la côte.

Dans cette même zone, des résidents étrangers ont fait état d'une rumeur selon laquelle leur état de clandestins risquait de leur valoir une expulsion s'ils rejoignaient les abris prévus.

Dans cet archipel de 374 km2, devenu département français en 2011, 48% des 256.000 habitants sont des étrangers selon l'Insee, dont 95% de Comoriens. Ces derniers sont nombreux à tenter la traversée à partir de l'île comorienne d'Anjouan, à 70 km de là.

Nombre de Mahorais gardent le souvenir de Kamissi, le dernier cyclone passé à Mayotte, en avril 1984. A l'époque, l'habitat était majoritairement bâti en matière végétale. Il y avait eu un mort et d'importants dégâts matériels.

Le phénomène Belna est "exceptionnel pour Mayotte", selon le préfet: "Depuis 50 ans, ce sera la 3e fois que Mayotte passera aussi près des effets d'un cyclone".

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