Meurtre en centre d'asile à Pau : l'agresseur mis en examen et écroué

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Par AFP - Pau
Publié le 21 février 2021 - 14:20
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Le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) Isard COS à Pau, le 19 février 2021
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© GAIZKA IROZ / AFP
Le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) Isard COS à Pau, le 19 février 2021
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Un Soudanais de 38 ans, auteur présumé de l'agression mortelle vendredi d'un responsable de centre d'asile de Pau, a été mis en examen dimanche pour assassinat et écroué, a annoncé le parquet.

Au terme de sa garde à vue, qui avait été prolongée samedi, l'homme a été présenté dimanche à un juge d'instruction, mis en examen, et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Pau, a indiqué la procureure de la République de cette ville, Cécile Gensac, dans un bref communiqué.

Il est poursuivi pour avoir agressé vendredi à coups de couteau --13 plaies ont été recensées-- le chef de service du Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) Isard-COS de Pau, où il avait été pris en charge il y a quelques années. La victime, un père de famille de 46 ans, travailleur social expérimenté et rompu aux dossiers d'asile, est morte de ses blessures peu après l'agression.

En France depuis 2015, et bénéficiant jusqu'à novembre dernier d'un statut de protection internationale subsidiaire, le mis en cause était voué à une expulsion prochaine, en raison de condamnations pour violences qui lui ont valu de la prison entre janvier 2017 et août 2018. Il n'avait pas répondu fin 2020 à deux convocations pour lui signifier la fin de son autorisation de séjour.

En garde à vue, l'homme a expliqué aux enquêteurs qu'il "nourrissait des reproches" envers le Cada Isard-COS de Pau, et considérait "que sa situation n’a(vait) pas été correctement traitée", avait indiqué la procureure samedi.

Redoutant d'être renvoyé au Soudan en guerre, il était venu vendredi pour obtenir de cet organisme "un papier à l'attention de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) afin de permettre son maintien sur le territoire national", selon Mme Gensac.

L'agresseur n'était "ni signalé ni fiché dans le cadre de la radicalisation violente, et les éléments recueillis permettent d'écarter toute intention terroriste", avait-elle souligné.

Les locaux administratifs du centre Isard-COS, où s'est déroulé le drame, devraient rester "temporairement" fermés quelques jours, afin de laisser du temps au personnel sous le choc, a indiqué dimanche le directeur de l'établissement, Elias Philippe.

"Nous souhaitons leur laisser la possibilité de prendre du temps avant de reparler du travail. Encore une fois, le traumatisme est inimaginable", a déclaré M. Philippe à un correspondant de l'AFP.

Une réunion est prévue cette semaine entre direction et salariés, afin d'envisager la suite et les modalités de travail, et de poursuite de leur mission auprès des résidents du Cada. "Il y a 170 personnes suivies par le Cada, nous n'allons pas interrompre notre accompagnement", a assuré M. Philippe.

Un accompagnement psychologique a été mis en place vendredi juste après le drame pour le personnel du site, dont une quinzaine (sur 30) étaient présents au moment de l'agression.

La procureure de Pau avait souligné samedi le "courage" de deux employés du centre qui avaient maîtrisé l'agresseur "au niveau des bras" et l'avaient cantonné dans un bureau annexe en attendant la police, dans les instants suivant ses coups de coups de couteau mortels.

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