Meurtre et tortures d'Angèle : la mère décrite comme "instable" mais "fusionnelle"

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Par AFP
Publié le 09 octobre 2017 - 17:07
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Une jeune femme "très instable" qui avait une "relation fusionnelle" avec sa fille : la cour d'assises de la Vendée a esquissé lundi la personnalité perturbée de la mère de la petite Angèle, accusée d'avoir torturé la fillette retrouvée morte en 2014.

Jordane Dubois, 24 ans, est jugée pour meurtre et avoir infligé, avec son ancien compagnon et coaccusé, David Pharisien, 29 ans, des tortures et des sévices à sa fille de quatre ans, dont le corps, découvert le 8 septembre 2014 à Saint-Georges-de-Pointindoux (Vendée), présentait des brûlures sur un tiers de sa surface. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Apathique sur le banc, le visage masqué derrière ses cheveux noirs mi-longs, quand elle écoute les différents témoins, la jeune femme se montre tour à tour très affectée, prostrée, puis ennuyée par certaines questions de la partie civile ou de l'avocat général, à qui elle répond parfois sèchement.

Contre deux des hommes qui ont partagé sa vie, le père d'Angèle, partie civile au procès, et son coaccusé, elle assène: "Ils m'ont torturée moralement".

"Il ne s'est jamais occupé de sa fille", dit-elle de Dylan Denis, avant de charger David Pharisien, "un homme qui ne sait pas quoi faire avec un enfant et qui pense que punir est la meilleure solution".

Un portrait très éloigné de celui fait en fin d'après-midi par les proches et les anciennes copines de M. Pharisien, un garçon "gentil et serviable", qui pouvait s'emporter "contre des objets" quand il bricolait, "adorable" et "prévenant" avec les enfants de son entourage. Seule une de ses anciennes compagnes l'a décrit comme "caractériel" et "violent", qui frappait son chien "dès qu'il n'écoutait pas".

- 'Quelques erreurs' -

Jordane Dubois et David Pharisien ont reconnu chacun une partie des coups et des punitions subies par la fillette, dont le corps portait encore les traces. Ils se sont toujours rejeté la responsabilité des graves brûlures, occasionnées par des douches brûlantes.

"J'ai commis quelques erreurs. Avec le recul, j'aurais dû voir que l'attitude de Jordane envers Angèle était inquiétante", déclare l'accusé de 29 ans, grand et élancé, ne laissant transpirer tout au long de la journée que quelques signes de nervosité.

"Je sais que je suis responsable. (…) J'ai commis des gestes qui ont tué ma fille. Mais ce geste n'aurait jamais été fait si M. Pharisien n'avait pas fait ce qu'il a fait", avait lancé avant lui Jordane Dubois, refusant d'être prise pour "la méchante de service", sur qui "il faut tout mettre sur le dos".

Son enfant a "toujours été (son) univers", affirme-t-elle. A la naissance d'Angèle, quand elle n'a que 17 ans, elle a "commencé à voir la vie en rose", elle qui de vie, avant sa fille, n'en avait pas eu, "pas de vraie".

Consommatrice de cannabis dès ses 12 ans, de drogues dures dès ses 14, s'adonnant à la scarification, Jordane Dubois est une jeune femme "inadaptée socialement", à la "personnalité perturbée", "très instable" et qui a souvent "tendance à se défausser, à incriminer l'autre", avait dit d'elle à l'ouverture des débats l'enquêtrice chargée d'éclairer la personnalité de l'accusée.

Abandonnée par son père, puis son frère, en conflit avec sa mère, elle avait été placée à 15 ans à l'aide sociale à l'enfance, jusqu'à sa majorité.

Comme avant lui le père d'Angèle, un ancien compagnon de Jordane Dubois a assuré n'avoir "jamais constaté de violences" de la mère sur son enfant, évoquant au contraire des "relations fusionnelles" entre elles.

Jordane Dubois avait rencontré David Pharisien en juin 2014 et s'était installée chez lui avec Angèle, en Vendée, le 14 août, trois semaines à peine avant que la mort de la fillette ne soit constatée par les secours.

Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

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