Migrants mineurs : des associations demandent à l'ONU d'enquêter sur leur traitement en France

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Par AFP - Paris
Publié le 03 mai 2021 - 13:11
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Des tentes sous un pont autoroutier occupées par des migrants, le 10 janvier 2019 à Paris
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives
Manifestation à Marseille en janvier 2019 pour attirer l'attention sur le sort des étrangers mineurs en France
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives

Plusieurs associations ont annoncé lundi avoir saisi le Comité des droits de l'enfant de l'ONU pour réclamer une enquête sur le traitement des mineurs étrangers isolés en France, victimes selon elles de "violations graves et systématiques" de leurs droits.

La saisine, réalisée par le Conseil Français des associations pour les droits de l'Enfant (Cofrade), a été jugée recevable, selon un communiqué d'Utopia 56, l'une des nombreuses associations qui soutient cette démarche.

Les associations réclament à ce comité de l'ONU l'ouverture d'une "enquête sur les violations commises par la France, Etat signataire de la Convention internationale des droits de l'enfant". Parmi les adolescents étrangers qui arrivent chaque année en France, nombre d'entre eux sont victimes d'un "déni de minorité", selon elles.

Ils sont fréquemment déclarés majeurs et ne relevant donc pas de la protection de l'enfance, lors d'examens qui incluent notamment des tests osseux controversés, que le Conseil constitutionnel a validés tout en soulignant qu'ils comportent "une marge d'erreur significative".

Ces mineurs non accompagnés (MNA) dont les départements ont la charge, subissent également "des inégalités de traitement (...) au sein du territoire français", souligne Utopia 56.

Fin mars, la Défenseure des droits a par exemple publiquement critiqué le département des Bouches-du-Rhône, qui ne respecte pas ses obligations légales, pour mettre immédiatement à l'abri un jeune en attendant son évaluation. Dans ce département, les délais d'attente peuvent aller "jusqu'à cinq mois".

Elle a aussi déploré "le caractère structurellement sous-dimensionné du dispositif de mise à l'abri MNA", qui "perdure depuis plusieurs années" dans ce département du Sud-Est de la France.

Un reproche également porté de longue date par les associations. Dans son communiqué, Utopia 56 dénonce "l'insuffisance des ressources financières, humaines et matérielles allouées par l'Etat aux départements", ainsi que "l'absence d'une autorité de contrôle ou de coordination nationale effective".

Si une enquête est effectivement ouverte, les conclusions onusiennes ne pourront pas forcer la France à modifier sa politique, a expliqué à l'AFP le fondateur d'Utopia 56, Yann Manzi. "Mais ça va être contraignant pour l'Etat français, au moins en termes d'image", espère-t-il.

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