Monica Bellucci au théâtre, entre splendeur et terreur

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Par Rana MOUSSAOUI - Paris (AFP)
Publié le 28 février 2020 - 15:53
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Monica Bellucci lors du festival de Cannes, le 19 mai 2019
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© CHRISTOPHE SIMON / AFP/Archives
Monica Bellucci lors du festival de Cannes, le 19 mai 2019
© CHRISTOPHE SIMON / AFP/Archives

Difficile de croire Monica Bellucci, diva du cinéma, lorsqu'elle confie ressentir de la "terreur" quand elle monte sur scène, où elle incarne la voix de la plus mythiques des prima donna, Maria Callas.

L'actrice à la présence captivante reste intimidée par sa première expérience au théâtre, qu'elle a entamée en novembre au théâtre Marigny avec une lecture scénographie d'extraits de lettres et de mémoires de l'icône de l'opéra.

"C'est la terreur. Ce n'est pas que j'avais peur du théâtre, j'ai toujours peur du théâtre! Je tremble", affirme à l'AFP la star de 55 ans, qui renouvelle l'expérience aux Bouffes parisiens à partir de vendredi (jusqu'au 28 mars). "Monter sur scène, c'est presque une violence que je me fais".

"Quand on fait un film, c'est comme si on était protégé du monde extérieur. Au théâtre, on respire le public et le public vous respire. Il y a un contact direct, une concentration qui doit rester pour une heure et demie", ajoute l'Italienne.

"Au cinéma, ce sont de petites scènes de quelques minutes et puis on s'arrête", dit-elle, précisant que c'est uniquement dans le film "Irréversible" de Gaspar Noé où elle a joué "20 minutes d'affilée".

En dépit de cette peur, elle a été conquise par le projet de Tom Volf, réalisateur du documentaire "Maria by Callas" qui a par la suite fait publier chez Albin Michel un recueil d'émouvantes lettres et mémoires de la diva, aussi connue pour son chant que pour son amour tragique pour Aristote Onassis.

- "Alchimie" -

"Les lettres sont tellement belles... c'était impossible de pas rentrer dans l'âme cette artiste merveilleuse", précise Monica Bellucci.

Pour Tom Volf, une "alchimie" s'est produite entre la Bellucci et la Callas sur scène, tellement l'actrice "a, avec sa voix, interprété avec justesse la force et la vulnérabilité de la diva. Avec son statut de célébrité, Monica a pu comprendre la femme derrière la légende".

Il raconte une anecdote sur la toute première générale de la représentation où un papillon est apparu soudain des coulisses et a virevolté autour du visage de l'actrice. "Les gens ont cru que c'était un effet spécial, comme une référence à Madame Butterfly", l'héroïne de Puccini et un des rôles iconiques de la Callas.

Bellucci porte même sur scène une robe de la Callas. "Ce qui est incroyable, c'est qu'il n'y avait pas à apporter une seule retouche, c'était comme si c'était fait sur mesure", dit Volf.

"C'est comme une relique", affirme Bellucci en montrant la robe dans sa loge.

La vie sous les projecteurs est peut-être le seul point commun entre les deux femmes, la Callas ayant vu toute sa vie étalée au grand jour dans la presse internationale: ses succès légendaires, mais aussi ses coups d'éclat, ses annulations --souvent interprétées à tort par la presse comme des caprices--son divorce et surtout sa relation avec Onassis qui lui brisera le coeur en l'abandonnant pour Jackie Kennedy.

"Elle a montré cette image publique souriante, et derrière se cachait une femme qui vivait autre chose", indique Monica Bellucci.

"Quand on est exposé, c'est sûr qu'on risque énormément. Moi je cherche toujours à me protéger (...) C'est vraiment important de garder les pieds sur terre et d'avoir une distance avec notre image", dit l'actrice dont la séparation avec l'acteur Vincent Cassel après 17 ans de vie commune a été très médiatisée.

- "Surmonter la peur" -

"Je ne me sens pas vivante juste quand je fais mon métier. Quand j'emmène mes filles à l'école, quand je suis avec un homme, mes copines, je vibre aussi", ajoute-t-elle

Interrogée sur le mouvement #MeToo et l'affaire Polanski, elle affirme qu'en plus des progrès de la loi, il faut évoluer pour que disparaisse cette "peur ancestrale chez les femmes, héritée de leurs mères et grands-mères", notamment face à "des personnes qui savent manipuler".

Renouvellera-t-elle l'expérience du théâtre? "On m'a proposé déjà des choses mais on va voir", sourit l'actrice qui sera à l'affiche dans "L'Homme qui avait vendu sa peau" de la réalisatrice Kaouther Ben Hania (La belle et la meute, 2018), dans "Inexorable" de Fabrice Du Welz et dans un film italien d'Antongiulio Panizzi, "The Girls in the Fountain" où elle incarnera Anita Ekberg.

Quid de son statut de diva? Elle éclate de rire: "une de mes deux filles s'appelle Deva. Ce n'est pas une chose négative, en italien, ça veut dire quelqu'un qui prend la lumière du ciel!".

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