NDDL : après les expulsions, début des opérations de déblaiement sur la ZAD

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Par Alexandre HIELARD, Anne-Sophie LASSERRE - Notre-Dame-des-Landes (France) (AFP)
Publié le 12 avril 2018 - 06:00
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Des gendarmes mobiles se protègent contre des jets de pierres lors de nouveaux affrontements sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes le 11 avril 2018
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© LOIC VENANCE / AFP
Les forces de l'ordre qui ont accru mercredi leur pression sur les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes doivent poursuivre jeudi leur opération.
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Les forces de l'ordre, qui ont accru mercredi leur pression sur les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, sécurisaient totalement la zone jeudi matin afin de permettre le déblaiement de la trentaine de "squats" détruits ou en cours de destruction.

Les accès routiers vers l'ancienne "zone d'aménagement différé" (ZAD), rebaptisée "zone à défendre" par les opposants au projet d'aéroport abandonné en janvier, étaient fermés à la circulation tôt jeudi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les escadrons de gendarmes mobiles présents sur la zone s'attachaient à sécuriser le déblaiement des "squats" détruits depuis lundi matin, selon la gendarmerie.

Aucune évacuation ou expulsion n'était en cours jeudi matin, après une nuit "calme", avec seulement trois blessés légers dans les rangs de la gendarmerie, d'après la même source. Aucun affrontement n'avait lieu non plus dans la zone, ont constaté des journalistes de l'AFP, une ambiance contrastant fortement avec les heurts des trois derniers jours.

- 29 squats évacués -

Un hélicoptère de la gendarmerie et un drone survolaient la ZAD. Quelques personnes étaient regroupées sur des barricades autour du lieu-dit des "Vraies Rouges", théâtre mercredi de violents affrontements. Une vingtaine de tracteurs "vigilants" étaient positionnés dans le champ du jardin médicinal "Le Rouge et le Noir" entre les "Fosses noires" et les "Vraies Rouges".

Seul incident à signaler, une barricade de pneus a été enflammée sur la route nationale 165 vers 07H00, occasionnant des bouchons entre Nantes et Vannes dans les deux sens de circulation.

Le 17 janvier, lorsqu'il a mis fin au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le Premier ministre Édouard Philippe s'était engagé à éradiquer cette "zone de non droit".

Mercredi, les gendarmes ont lancé une charge massive contre les opposants, la plus importante depuis le début de leur intervention lundi à l'aube. Treize nouveaux habitats ont été évacués dans la journée "soit 29 au total depuis le début de l'opération", selon la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein. Vingt-six habitats ont été détruits et trois étaient "en cours de destruction" mercredi soir, d'après la même source.

Lundi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait évoqué une quarantaine "d'édifices" à détruire sur la ZAD et une "centaine" de personnes à déloger.

Les autorités ont recensé 97 "squats" - ou "lieux de vie" selon la terminologie des zadistes. La préfète a assuré lundi qu'aucun habitat "en dur" ne serait détruit.

Dans le bocage souvent noyé sous les gaz lacrymogènes, les opposants historiques ont battu le rappel de leurs soutiens, choqués par l'ampleur de destructions occasionnées à leurs installations. Leur émotion a trouvé écho au Parlement européen où les écologistes ont demandé un "rendez-vous en urgence" à Édouard Philippe.

Se disant "choqu(és)" par "l'intervention brutale de près de 2.500 gendarmes", les eurodéputés écologistes soulignent que "les expulsions et les destructions sans discernement créent une situation de violence dont personne ne maîtrise les conséquences potentiellement dramatiques".

- Préfète assignée -

L'importance de l'opération menée depuis lundi a amené les opposants à durcir le ton. En rasant les lieux de vie installés autour de la D281, où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport, les gendarmes ont détruit au passage des projets agricoles collectifs.

L'intervention prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.

La préfète a été assignée "en urgence" par un zadiste qui conteste la légalité de son expulsion, lundi, du lieu dit des "100 noms".

Une audience sur cette affaire se tenait jeudi matin devant le tribunal de grande instance de Nantes.

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