Neuvième femme à l'Académie française : Barbara Cassin est devenue immortelle

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 17 octobre 2019 - 18:44
Image
La philosophe Barbara Cassin pose chez elle, à Paris, le 27 septembre 2018
Crédits
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
La philosophe Barbara Cassin pose chez elle, à Paris, le 27 septembre 2018
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

"Ni +globish+ ni nationalisme", a affirmé jeudi à Paris devant ses pairs la philosophe et philologue Barbara Cassin, en devenant la neuvième femme à être officiellement accueillie à l'Académie française depuis sa création en 1635.

"Nous voulons contribuer à fabriquer une Europe résistante, qui refuse de s’en tenir à cette non-langue de pure communication qu’est le global english, dont les principales œuvres sont les dossiers de demandes de subvention, ces +soumissions+ que classeront des +experts à haut niveau+", a insisté la nouvelle académicienne dans le discours d'éloge à son prédécesseur, le musicologue et musicien Philippe Beaussant.

"Nous refusons que nos langues, celles que nous parlons, le français, l’anglais lui-même (celui de Shakespeare, d’Emily Dickinson ou de Churchill), deviennent de simples dialectes, à parler chez soi", a poursuivi l'auteure de "l'éloge de la traduction".

"Nous nous opposons tout aussi fermement à la hiérarchie des langues et à leur prétention auto-proclamée à un génie supérieur", a souligné la philosophe, qui a choisi pour devise, gravée sur son épée high-tech, une phrase empruntée à Jacques Derrida : "Plus d'une langue".

"La singularité d’une langue, la force de son génie, la richesse de ses œuvres ne conduisent pas à la fermeture sur soi de cette langue ni du peuple qui la parle. Ce serait là faire le lit du pire des nationalismes. Il faut soutenir avec Umberto Eco que: +La langue de l'Europe – et peut-être la langue du monde –, c’est la traduction", a insisté la philosophe qui aura 72 ans dans quelques jours.

Passionnée par la diversité des langues, Barbara Cassin a salué "l’importance, pour la France et pour le français, des langues parlées en France, toutes".

Elle a critiqué le gouvernement, qui avait décidé d'augmenter les droits d'inscription à l'université des étudiants étrangers. "À cause de la hausse différentielle des droits d’inscription" des étudiants étrangers "vont, bon gré mal gré, parler anglais en Chine", a-t-elle déploré, avant de se réjouir de la récente décision du Conseil constitutionnel qui a retoqué cette décision.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.