Noël du Secours populaire : sous le sapin, la crise du Covid-19

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Par Hugues JEANNEAUD - Toulouse (AFP)
Publié le 23 décembre 2020 - 09:05
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Au Noël du Secours populaire à Toulouse le 22 décembre 2020
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© GEORGES GOBET / AFP
Au Noël du Secours populaire à Toulouse le 22 décembre 2020
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Petit village de chalets en bois et un immense traîneau avec le père Noël: la plupart des familles toulousaines conviées pour le Noël du Secours populaire viennent pour la première fois, durement touchées par la crise liée au Covid-19.

"Entre mars et novembre nous avons accueilli 60% de personnes nouvelles par rapport à 2019, un nouveau public, de personnes en intérim ou qui n'avaient pas assez cotisé, des demandes de RSA en souffrance et des étudiants", égrène Houria Tareb, l’énergique présidente du Secours populaire de Haute-Garonne.

Plus de 35.000 personnes ont ainsi bénéficié du soutien du Secours populaire, qui n’étaient jusque-là pour la plupart pas connues de l’association d'aide sociale.

Aujourd'hui, ce sont des "primo arrivants", des familles, qui sont accueillis par les Pères Noël verts du Secours populaire, une histoire qui dure depuis plus de 40 ans.

Samia, 36 ans, maman de deux enfants de 8 et 12 ans, regarde les lots de jouets proposés de 3 à 5 euros. Elle a perdu son travail en intérim en mars. "Je suis venue chercher un panier repas mais je profite de ça", dit-elle en brandissant un paquet transparent dans lequel plusieurs jouets sont emballés. "C'est très abordable et quand on a peu de moyens..."

Diego, 4 ans, prend la pose dans le traîneau à côté d'un père Noël tout à fait crédible. Marco, son papa, est au chômage depuis 3 ans : "c'est ma compagne qui nous a inscrits, et c'est vraiment bien pour le petit".

Pour cette édition 2020 sous le signe de la pandémie, Aubane Saboureau, responsable de la communication de l’association, précise que des créneaux horaires ont été donnés aux familles "pour pouvoir respecter les gestes barrières".

Et pour renforcer "l'esprit de Noël, un effort a été fait pour la déco". Un petit village de Noël a été recréé dans la cour avec un immense sapin en bois et des chalets permettant de déguster cafés, crêpes ou de petits sandwiches gastronomiques offerts par l’association "Belle gamelles".

Cette association lancée par le chef toulousain Simon Carlier lors du premier confinement a débuté en offrant des repas aux soignants hospitaliers puis aux plus démunis, explique la jeune femme.

- 150 jeunes bénévoles recrutés -

Nacira, 44 ans, et sa fille Nissa, 25 ans, viennent chercher leur panier repas : "j'étais en intérim, c'est fini", dit Nacira avec un sourire triste, puis elle se réjouit de trouver un lot de jouets qui comblera sa petite-nièce et son petit-fils.

A l'entrée, un jeune homme avec un bonnet vert accueille les bénéficiaires. "Ce qui me fait plaisir c'est d'entendre de la part des enfants ou des adultes: +c'est la première fois que je vois ça+", lance Sylvain 23 ans, alias "Covid Copperfield le magicien".

Le jeune homme enchaîne les tours de cartes et fait forte impression sur son public. Ce bénévole est sans ressources, et vit de son art en se produisant dans la rue.

"Dès le début de la crise sanitaire, environ 500 jeunes entre 20 et 30 ans nous ont contactés pour devenir bénévoles, on a pu en recruter 150", souligne Houria Tareb.

La directrice de l'antenne toulousaine explique que, dans cet élan de solidarité, se sont manifestés des bénévoles, des institutions, des entreprises comme par exemple cette agence d'événementiel qui a produit la décoration du village de Noël.

Un street artiste toulousain a également réalisé une immense toile "Bonne fête" devant laquelle les gens prennent des selfies.

Une dame repose un paquet de jouets, Sabrina, 38 ans, s'en empare avec contentement: "Des petits jouets pour mon bébé, deux disques de comptines, une peluche", dit-elle dans un sourire. "On est une famille de quatre et on a juste 800 euros par mois".

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