Nokia : "Pas question de laisser Lannion mourir à petit feu", affirme Pannier-Runacher

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Par AFP - Lannion
Publié le 27 juillet 2020 - 10:41
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Des salariés d'Alcatel-Lucent, filiale du finlandais Nokia, se sont rassemblés mardi devant le site de Nozay (Essonne) pour protester contre la suppression en France de 1.233 emplois
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© Damien MEYER / AFP/Archives
Des pancartes contre la suppression de postes devant le site de Nokia à Lannion, le 23 juin 2020
© Damien MEYER / AFP/Archives

Il n'est "pas question de laisser Lannion mourir à petit feu", a déclaré lundi la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher alors que Nokia prévoit d'y supprimer 400 emplois.

"Je conteste ce plan social de Nokia", a également affirmé sur CNews la ministre, qui s'est rendue sur le site de Lannion lundi après-midi.

"Je n'arrive pas avec des promesses qui ne seront pas tenues", a nuancé Mme Pannier-Runacher", qui a ajouté avoir "une volonté farouche de remettre en cause ce plan social que je ne m'explique pas".

"Je ne comprends pas comment Nokia peut faire un plan social aujourd'hui alors qu'ils sont positionnés dans les équipements télécoms et la 5G" et sur la cybersécurité qui sont des marchés d'avenir, et que "Lannion réunit des forces de R&D dans ces deux domaines", a détaillé la ministre.

Nokia prévoit 1.233 suppressions d'emplois en France, parmi lesquelles plus de la moitié des 772 postes du site de Lannion, ce qui, selon les syndicats, mènera inexorablement à sa fermeture.

"Nokia aujourd'hui n'a pas de patron, nous devons avoir un interlocuteur qui a un propos stratégique, non pas des gens qui n'ont pas vision pour l'entreprise, pas de vision pour l'empreinte industrielle de Nokia en France", a accusé Mme Pannier-Runacher.

"La France doit être un des pays essentiels dans la stratégie de Nokia. Si ce n'est pas le cas, nous devons en tirer les conséquences", a averti la ministre déléguée à l'Industrie qui a rappelé que le gouvernement soutenait "de manière massive tous les programmes de développement en matière de télécoms".

A Lannion, Mme Pannier-Runacher a affirmé la volonté du gouvernement de maintenir "le maximum de compétences sur Lannion (...) avec Nokia ou sans Nokia", après des rencontres avec les élus, Nokia France et les représentants syndicaux.

Le confinement "a montré que l'on peut travailler à distance. Comment cela ne pourrait-il pas se faire à Lannion ?", a interrogé la ministre lors d'un point-presse.

"Ce qu'a réussi à faire Lannion depuis 60 ans, cette concentration de compétences, fait que la plate-forme de Lannion est très compétitive", a-t-elle relevé, avant de poursuive: "Il y a un enjeu individuel" d'avenir professionnel et familial, "mais aussi un enjeu collectif d'aménagement du territoire qu'il faut assumer". Si on enlève au territoire "400 cadres en recherche et développement, on affaiblit Lannion".

"Nous avons besoin d'un interlocuteur qui s'engage dans la durée", a-t-elle réitéré à propos de Nokia. "Sinon, nous en tirerons les conséquences".

Interrogée sur une éventuelle remise en cause du Crédit impôt recherche (CIR) dont a très largement bénéficié Nokia, embauchant environ 200 jeunes ingénieurs à Lannion depuis 2016, Mme Pannier-Runacher a expliqué en substance que le CIR n'était pas remis en cause car "il permet de mettre le coût d'un ingénieur français au niveau des ingénieurs européens". Elle a cependant évoqué des investigations en cours à ce sujet concernant Nokia: "Ce qui a pu poser question, c'est l'utilisation du CIR et s'il n'y a pas eu d'optimisation fiscale autour de ce sujet (...) L'Etat en tirera les conséquences en positif et en négatif", a-t-elle dit.

En quittant l'entreprise, Mme Pannier-Runacher est allée à la rencontre des salariés qui s'étaient massés devant le site, banderoles syndicales au vent, leur résumant la position du gouvernement. Si le fait d'évoquer un avenir sur le site "avec ou sans Nokia" a soulevé des protestations, elle a terminé son propos sous les applaudissements, échangeant ensuite quelques mots avec des salariés inquiets et des familles.

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