Nouvel An agité dans le Bas-Rhin : un homme tué par un pétard, nombreuses voitures brûlées

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Par AFP - Strasbourg
Publié le 01 janvier 2020 - 15:14
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La nuit de la Saint-Sylvestre a été agitée dans le Bas-Rhin, où les pétards ont fait un mort et 50 blessés, tandis que la ville de Strasbourg connaissait un épisode de violences urbaines plus virulent que les années précédentes, avec de nombreux véhicules incendiés.

Malgré la campagne de prévention et les contrôles à la frontière avec l'Allemagne orchestrés par la préfecture et les forces de l'ordre, les pétards ont encore fait de gros dégâts humains cette année.

Un homme de 30 ans a été tué à Haguenau par l'explosion d'un engin de type "mortier", a indiqué la préfecture du Bas-Rhin, soulignant que cet accident s'était déroulé "hors de tout contexte de violence urbaine".

Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances précises de ce décès.

Parmi les 50 blessés, souvent touchés aux mains ou aux yeux, figurent 20 mineurs. La plus jeune victime des pétards n'est âgée que de 4 ans, selon le bilan communiqué par la préfecture. Deux personnes garderont des séquelles définitives.

A Strasbourg, la nuit de la Saint-Sylvestre a également été marquée par des violences urbaines conséquentes, avec un plus grand nombre de véhicules incendiés que l'année dernière, davantage d'interpellations et des fonctionnaires légèrement blessés, selon une source policière.

La police et la préfecture n'ont pas souhaité communiquer le nombre de véhicules détruits. Il y en aurait eu plus de 200 à Strasbourg, selon France Bleu Alsace.

Sans confirmer ce chiffre, le président (PS) de l'Eurométropole qui réunit Strasbourg et une trentaine de communes voisines, Robert Hermann, a reconnu qu'il y avait eu "de l'ordre de deux fois plus" de véhicules brûlés que l'an dernier, avec "des mises à feu de 10 ou 12 véhicules sur des parkings".

"C'était franchement plus dur que les années passées", a-t-il déploré, soulignant le jeune âge -parfois 11 ou 12 ans- des personnes interpellées.

Sur sa page Facebook, le président du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Bas-Rhin, Thierry Carbiener, a dénoncé, photos de véhicules de pompiers aux pare-brise et vitres brisés à l'appui, le "guet-apens tendu à nos sapeurs-pompiers en mission d'extinction de voitures en feu", évoquant des pompiers "blessés et choqués".

Des violences urbaines s'étaient déjà produites dans plusieurs quartiers de Strasbourg le week-end dernier puis dans la nuit de lundi à mardi.

Le maire de Strasbourg, Roland Ries, avait lancé lundi un appel au calme.

- Doigts amputés -

A Illzach, en banlieue de Mulhouse (Haut-Rhin), des gendarmes ont essuyé des tirs de mortier et deux d'entre eux ont été légèrement blessés, selon les pompiers.

Avec environ 70 voitures brûlées, d'après le décompte de la presse locale, le Haut-Rhin a toutefois connu un Nouvel An moins mouvementé que son voisin du nord.

L'an dernier, 57 personnes avaient été blessées par des pétards dans le Bas-Rhin. Un adolescent de 15 ans et un jeune homme de 20 ans avaient eu des doigts amputés.

En 2012 et 2013, trois personnes étaient mortes lors du réveillon de la Saint-Sylvestre à cause des pétards.

Souvent achetés en Allemagne, où la législation sur les engins pyrotechniques est plus libérale, ils sont, en Alsace, indissociables des célébrations du Nouvel An.

Comme les années précédentes, la préfecture du Bas-Rhin avait pris un arrêté restreignant l'emploi de ces dispositifs. Il interdisait notamment leur usage et leur transport dans les lieux de grand rassemblement et prohibait fusées, chandelles et bombes de mortier "susceptibles d'être détournées pour un usage à tir tendu vers les personnes ou les biens".

Une campagne de sensibilisation a également été organisée dans les collèges, auprès des élèves de 4e.

Policiers et douaniers ont mené des contrôles à la frontière franco-allemande, pour faire respecter l'interdiction d'importer des pétards d'Allemagne, et ont saisi 416 kg de marchandises, selon la préfecture.

"Je suis convaincu qu'il faut qu'on arrive à interdire, avec nos amis allemands, la vente d'autre chose que des tout petits pétards", a insisté mercredi Robert Hermann.

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