Ouverture à huis-clos du procès de la fusillade du lycée de Grasse

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Par AFP - Nice
Publié le 03 mars 2020 - 11:46
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La police devant le lycée Tocqueville de Grasse, le 16 mars 2017
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© Valery HACHE / AFP/Archives
La police devant le lycée Tocqueville de Grasse, le 16 mars 2017
© Valery HACHE / AFP/Archives

Le procès de la première fusillade scolaire en France, qui avait fait 5 blessés par balles au lycée Tocqueville de Grasse en 2017, s'est ouvert mardi à Nice à huis clos en raison de l'âge des accusés, mineurs au moment des faits.

Fasciné par la tuerie du lycée de Columbine aux Etats-Unis, où deux jeunes armés avaient fait 13 morts avant de se suicider en 1999, Killian B. comparaît pour "tentatives d'assassinat" aux côtés de Lucas R., un ami accusé de complicité.

L'ancien élève discret est désormais un jeune homme de 19 ans et c'est d'une voix grave qu'il a brièvement décliné son identité dans le box des accusés, le visage fermé émergeant d'une chemise noire boutonnée jusqu'au col, les cheveux bruns foncés bien coupés, offrant à la cour le profil d'un détenu modèle qui a passé son bac en prison.

"Là, je travaille aux ateliers", a-t-il déclaré en réponse à une question du président de la cour, avant que ce dernier ne prononce le huis clos.

La veille, profitant de l'intérêt médiatique pour le dossier, le premier de ce genre en France, des dizaines d'avocats des barreaux de Grasse et de Nice avaient bloqué la salle d'audience et manifesté pour le maintien du régime de retraite de la profession mis à mal, selon eux, par le gouvernement, une action qui avait entraîné le report d'une journée du début du procès qui doit durer jusqu'au 20 mars.

Me Eric Dupond-Moretti, l'avocat de Killian, très énervé, avait protesté de son devoir de défendre "un gamin en taule depuis trois ans", tout en concédant que la réforme était "scandaleuse".

Le 16 mars 2017, son client avait escaladé le grillage de son lycée à l'heure du déjeuner et pénétré dans le lycée armé d'une bombe artisanale, d'un fusil de chasse, d'un revolver et d'un pistolet à grenaille dérobés chez son grand-père avec quantité de munitions.

Interpellé après 35 minutes de terreur dans l'établissement où élèves et professeurs avaient d'abord cru à un attentat, comme l'annonçaient les hauts-parleurs du lycée, Killian, alors âgé de 16 ans, avait spontanément avoué avoir voulu se venger d'une dizaine de camarades de classe, sans y parvenir car il s'était trompé de salle.

Par la suite, il a affirmé qu'il avait seulement voulu leur faire "très peur" et exprimé des regrets et des remords dans une lettre adressé au juge en octobre 2018.

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