Ouverture à Marseille du procès de faux-monnayeurs présumés

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Par AFP
Publié le 23 octobre 2017 - 18:23
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A picture taken on August 17, 2012 shows a high relief on the facade of the Amiens criminal court pr
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© Philippe Huguen / AFP/Archives
La balance de la justice
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Un informaticien de 44 ans, principal prévenu dans le procès d'un réseau de faux-monnayeurs découvert en 2014 avec la saisie 892.000 euros de fausses coupures, a nié en bloc lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille.

Les imprimantes et papier de qualité découverts chez lui ? "C'était pour la fabrication de faux documents", notamment "des bulletins de salaires, (...) pour monter des dossiers de crédit", martèle Ali Beldjouheur qui a l'air de découvrir les faits qui lui sont reprochés.

Les relations avec les quatre autres prévenus, démontrées par des écoutes téléphoniques ? "Ce n'est pas moi, ce n'était plus mon téléphone". Et ces interceptions téléphoniques depuis Gignac-la-Nerthe, près de l'étang de Berre (Bouches-du-Rhône). "Je ne sais même pas où c'est", clame-t-il, niant chacune des accusations portée contre lui.

Pourtant "vous avez une activité de faussaire depuis des années, vous savez parfaitement comment ça marche", réagit la présidente du tribunal, Anne-Valérie Lablanche.

Ali Beldjouheur avait démarré sa carrière professionnelle comme gardien de la paix. "Ça ne me correspondait pas tout à fait", souligne-t-il à l'audience, faisant valoir qu'il avait "du mal à accepter" la hiérarchie.

Bientôt connu de la police comme "faussaire lié au grand banditisme", le suspect a dix condamnations sur son casier judiciaire, prononcées entre 2006 et 2016, des amendes puis des peines de prison, pour notamment "détention de biens destinés à la contrefaçon et escroquerie".

Lors de son interpellation, à Marseille, en décembre 2014, il était d'ailleurs en cavale pour échapper à un mandat d'arrêt ordonné par le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. "Mais j'étais au procès", proteste-t-il. "Oui mais pas au délibéré", lorsque la sanction est tombée, rétorque la présidente.

- "Portes et fenêtres fermées" -

Le réseau de fabrication de fausse monnaie a été mis au jour grâce à une dénonciation anonyme en juillet 2014. La surveillance mise en place par les gendarmes devait conduire à la découverte, en décembre, dans un appartement du 14e arrondissement de Marseille, d'un d'atelier de production de fausses coupures avec six ordinateurs et six imprimantes.

Les gendarmes mettaient aussi la main sur des faux billets de 50 euros représentant quelque 892.000 euros, un matériel d'impression très sophistiqué et 2.000 feuilles d'un papier importé de Chine, présentant les principales caractéristiques du papier monnaie authentique. La qualité de la contrefaçon avait surpris les spécialistes car elle ne pouvait être décelée que par un expert de la Banque de France et la quantité de papier devait permettre d'imprimer des faux billets pour environ 8 millions d'euros.

Pour justifier les très nombreuses traces ADN laissées sur le matériel informatique saisi dans l'appartement, M. Beldjouheur explique être intervenu comme technicien pour paramétrer les différentes machines destinées, selon lui, à l'impression de flyers.

"Pourquoi cet appartement était-il toujours portes et fenêtres fermées ?", interroge la présidente. "C'était l'été, c'est normal en été", rétorque le prévenu. Mais "nous étions en octobre, s'amuse la présidente. "En octobre, je ne me souviens pas d'y être allé", soutient M. Beldjouheur, quand les photos de surveillance démontrent l'inverse.

L'enquête a également mené vers un complice présumé, Hakim Milli, et deux Corses, en contact régulier avec les faussaires présumés : Guy Perfetti, 50 ans, gérant d'un bar à Bastia, et Jules-André Albertini, 35 ans, neveu d'Ange-Toussaint Federici, figure du grand banditisme corse.

Les deux hommes étaient venus à Marseille rencontrer l'informaticien qui avait effectué également un voyage éclair de 24h00 en Corse, qui étonne le tribunal. "Il ne faisait pas beau, je suis rentré", répond le prévenu.

Des cinq prévenus, seuls Ali Beldjouheur et Jules André Albertini étaient présents lundi à l'audience. Un autre est jugé par défaut et deux sont hospitalisés.

Le procès se poursuit mardi.

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