Paca : sous pression, l'écologiste Felizia assume son maintien au deuxième tour

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Par Olivier LUCAZEAU - Marseille (AFP)
Publié le 21 juin 2021 - 15:38
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Jean-Laurent Felizia assure que la décision du Rassemblement écologique et social de se maintenir au second tour a été prise après "un débat collectif". Photo prise le 22 mai 2021
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© Nicolas TUCAT / AFP/Archives
Jean-Laurent Felizia
assure que la décision du Rassemblement écologique et social de se maintenir au second tour a été prise après "un débat collectif". Photo prise le 22 mai 2021
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Lâché par les partis qui composent sa liste d'union de la gauche mais félicité par le candidat du RN, l'écologiste Jean-Laurent Felizia assumait toujours lundi sa décision de provoquer une triangulaire au second tour en Paca, malgré la pression.

Inconnu dans le paysage politique il y a encore quelques semaines, le conseiller municipal d'opposition du Lavandou (Var) s'est fait un nom en renonçant dimanche soir à saborder sa liste --qui regroupe EELV et l'ensemble des partis de gauche sauf les Insoumis-- en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, seule région de France où le RN (36,4%) a terminé en tête au premier tour des régionales, avec 4,47 points d'avance sur la liste du président LR sortant Renaud Muselier (31,9%).

Il restait "droit dans (ses) bottes" lundi matin, malgré un score de 16,9% qui ne lui laisse aucune chance de victoire. "Le sursaut républicain vaut mieux qu'un front républicain qui efface les écologistes et la gauche de tout le paysage régional", a insisté le paysagiste varois sur franceinfo, malgré une condamnation quasi unanime des états-majors parisiens et de premières fissures dans l'unanimité revendiquée dimanche soir.

"Nous (ne) nous relèverions pas d’avoir jeté la région dans les bras de l’extrême droite", a ainsi tweeté Alexandre Latz, militant de Place Publique et 5e de la liste du Rassemblement écologique et social de Jean-Laurent Felizia dans le Var: "J'étais candidat, (...) ça sera sans moi", concluait-il. "Je ne me résous pas à une politique économique qui délaisserait certains quartiers par racisme", a aussi insisté Arnaud Delcasse, de la Gauche républicaine et socialiste, 17e sur la liste dans les Alpes-Maritimes, auprès de l'AFP.

Si, selon M. Felizia, la décision du Rassemblement écologique et social de se maintenir au second tour a été prise après "un débat collectif", celui-ci n'a visiblement pas inclus les états-majors des partis composant sa liste.

"On ne considère pas qu'on peut jouer cette élection aux dés, le Front national [devenu Rassemblement national] est trop élevé", a insisté lundi matin Julien Bayou, le patron des Verts, également sur franceinfo, en précisant que M. Felizia serait "bien sûr" exclu s'il persistait dans cette attitude qualifiée d'"irresponsable" par Olivier Faure, premier secrétaire du PS.

- "Rien n'est joué" -

"Ce choix peut avoir des conséquences graves, les scores sont trop serrés", a aussi averti la porte-parole d'EELV, Eva Sas: "EELV ne peut pas être responsable de l'avènement de Mariani en Paca", a-t-elle insisté, en précisant que l'élu écologiste restait en milieu de journée "pour l'instant" sur sa position, mais qu'il devait s'entretenir à nouveau avec ses colistiers.

"Il est encore temps de changer d'avis", a lancé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, sur Cnews.

Le seul soutien à la décision du Rassemblement écologique et social se trouvait en fait du côté du RN. "C'est une bonne nouvelle pour la démocratie", a ainsi salué sa tête de liste en Paca, Thierry Mariani, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, selon qui le verdict du second tour se jouera "à très peu de voix".

Pour Renaud Muselier, en déplacement à Marignane (Bouches-du-Rhône), il sera "important de ne pas se tromper de vote" dimanche. Et le président des régions de France d'inviter "à ce qu'il n'y ait pas de crise politique après une crise sanitaire aussi violente".

Et "attention à ceux qui se prennent pour des moustiques", a-t-il lancé en riant, après avoir écrasé un insecte sur son pupitre de candidat. Sans préciser s'il visait M. Mariani ou M. Felizia et ce qu'il a ramené à une "aventure personnelle".

En attendant mardi 18H00, heure limite de dépôt des listes pour le second tour, les négociations continuent en coulisses. Avant de repartir en campagne dans le Var, Thierry Mariani a tendu la main aux électeurs de Debout la France (2,70%).

Quant à Jean-Marc Governatori, le patron de Cap Ecologie, il tente lui de marchander ses 5,3% de voix auprès de Renaud Muselier: "C'est l'électorat centriste qui va jouer cette élection", a-t-il affirmé à l'AFP, en expliquant avoir demandé "sept élus" dans le cadre d'une fusion de listes.

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