À Paris, la douceur est là mais le couvre-feu aussi

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Par Alexandre MARCHAND - Paris (AFP)
Publié le 20 février 2021 - 22:05
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Les Parisiens sont sortis nombreux profiter de la douceur printanière dans la capitale, le 20 février 2021
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© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
Les Parisiens sont sortis nombreux profiter de la douceur printanière dans la capitale, le 20 février 2021
© Anne-Christine POUJOULAT / AFP

"Merde, il est 18h": soleil et douceur printanière ont fait sortir les Parisiens en nombre samedi. Pendant quelques heures, ils ont presque oublié l'épidémie de Covid-19, que le glas du couvre-feu est venu rappeler.

Avec un thermomètre se hissant jusqu'à 18°C, la tiédeur du week-end contrastait vivement avec les chutes de neige et températures glaciales de la semaine précédente. Un printemps avant l'heure que les habitants de la capitale ont savouré.

Par dizaines de milliers, ils se sont promenés entre amis ou en famille dans les rues, les parcs, les jardins ou encore le long des quais de Seine.

En fin d'après-midi au parc de la Villette, dans le nord de la capitale, de nombreuses familles font la queue devant le manège et le stand de gaufres et hot-dogs, poussant des bébés dans des poussettes ou tenant la main d'enfants mal assurés en rollers.

Au pied de la Géode, un groupe de jeunes, bières à la main et cigarette en bouche, danse sur des beats électro. Dans le bassin, un pêcheur lance sa ligne avec l'espoir de ferrer un poisson.

"On est contents de se retrouver après une semaine de séparation, il fait beau", explique Philippe, un flâneur qui sirote un verre avec un ami, tout en concédant une certaine appréhension vis-à-vis de l'heure du couvre-feu.

"Plus il y a de monde, plus on se sent en sécurité. On se dit qu'on ne va pas tous se faire aligner", témoigne-t-il.

- "Fastidieux" -

17H45, le long du canal de l'Ourcq. L'heure fatidique approche mais les parties de pétanque battent encore leur plein. Les petits groupes assis en cercle autour d'un apéritif sont toujours nombreux et denses.

Chips, bière et cigarettes roulées sont de sortie mais les gestes barrières, eux, sont restés à la maison. Le masque est généralement porté sous le menton, ou rangé dans la poche.

Déjà, des policiers commencent à patrouiller au milieu de la foule, pour la rappeler à la réalité. Prudents, certains commencent à remballer leurs affaires. Les cafés, où des files s'étaient formées pour acheter une pinte à emporter, ferment leurs portes.

Le couvre-feu, "c'est pas plus chiant parce qu'il fait beau. On savait qu'on n'avait pas de visibilité parce qu'on risque d'être dans cette situation jusqu'au début de l'été. Donc on est résignés", estime Ayach, assis au début du canal Saint-Martin.

Mais le soleil baisse, la température fraîchit et l'heure de rentrer sonne. "Merde, il est 18h", s'écrie une bande de lycéens en rigolant.

À 18H20, le quai de Valmy, normalement bondé les soirs de week-ends, est déjà désert. Et pour cause: au lieu de fêtards, ce sont les forces de l'ordre qui sont présentes en nombre. L'une de leurs fourgonnettes laisse même tourner son gyrophare bleu, pour bien signifier sa présence.

"Le canal Saint-Martin était noir de monde. Les gens ne respectaient pas la distanciation sociale. Beaucoup consommaient de l'alcool. Ça a été fastidieux", explique un policier devant les quais et passerelles évacués.

Pour la fièvre du samedi soir, il faudra repasser.

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