"Pas de divorce entre la police et sa population", selon Darmanin

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Par AFP - Paris
Publié le 30 novembre 2020 - 19:45
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Gérald Darmanin à Matignon, le 29 novembre 2020 à Paris
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Gérald Darmanin à Matignon, le 29 novembre 2020 à Paris
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"Je ne partage pas le fait qu'il y ait un divorce entre la police et sa population", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, auditionné lundi par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, après une série de violences policières.

"Il n'y a pas à renouer, ce fil n'a jamais été perdu, mais il y a à faire comprendre les difficultés que vivent les policiers et à comprendre aussi comment la population souhaite aujourd'hui l'exercice de la force légitime", a également indiqué le ministre.

Réaffirmant que les actes commis par les policiers mis en cause dans le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler étaient "inqualifiables", M. Darmanin a estimé que "les individualités ne sont pas un tout", en prévenant qu'il "ne supporterait pas qu'on porte atteinte à l'institution de la police et de la gendarmerie".

"Pourquoi ces actes?, a-t-il poursuivi, sans doute à cause des comportements individuels, peut-être aussi des problèmes structurels qui ne datent pas d'hier".

Il faut "donner à la police de la République, à la gendarmerie nationale, les moyens de l'exemplarité qu'on exige d'eux", a dit le ministre lors de cette audition, avant d'énumérer selon lui les "sept péchés capitaux" qui pèsent sur les forces de l'ordre.

Premier péché à ses yeux, "le peu de formation que nous offrons à nos policiers". "Un policier national, c'est 12 heures de formation annuelle", a-t-il dit. "20% seulement des policiers font ces 12 heures annuelles en 2019".

Pour y remédier "j'ai proposé au Président de la République cet après-midi", une "formation initiale plus importante", a dit M. Darmanin.

Deuxième péché, selon le ministre: "le fait qu'il n'y a pas assez de chefs". Il faut "recréer un corps intermédiaire d'encadrement plus nombreux auprès des policiers et des policiers et des gendarmes sur le terrain", a-t-il argumenté.

Viennent ensuite les problèmes de "matériel" et des "images", a dit le ministre, en réaffirmant l'intérêt des caméras piétons, qui seront généralisées le 1er juillet, comme il l'avait annoncé.

Cinquième péché: "la question des inspections". Le ministre a estimé que "si réforme" de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) il y a à faire, il faudrait "que les préconisations" de l'IGPN en matière de sanctions administratives soient suivies par le ministre.

Il a fait valoir que si l'IGPN était "aussi mauvaise" que certains le disent "le procureur de la République" de Paris "ne l'aurait pas saisie" de l'enquête sur les violences dont a été victime Michel Zecler.

Enfin, pour renforcer le lien entre la police et la population, le ministre a préconisé de porter à 30.000 le nombre de policiers membres de la "réserve", soit le même niveau que la réserve de la gendarmerie.

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