Plus revendicative que jamais, la Techno Parade va "danser pour Steve"

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Par Jean-François GUYOT - Paris (AFP)
Publié le 26 septembre 2019 - 11:00
Mis à jour le 28 septembre 2019 - 10:10
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La 19e Techno Parade, organisée le 23 septembre 2017 à Paris
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
La Techno Parade dans le centre de Paris le 23 septembre 2017
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Mort d'un jeune Nantais sur fond d'intervention controversée de la police, fermetures administratives de clubs, festivals électro interdits: dénonçant une nouvelle "crispation" des autorités envers les musiques électroniques, la 21e Techno Parade entend "monter le son", samedi à Paris, à l'occasion d'une alliance historique des acteurs de ce courant musical.

Pour la première fois, tous seront réunis "dans un esprit plus que jamais militant et revendicatif".

Le temps fort sera l'hommage à Steve Maia Caniço, ce "teufeur" de 24 ans disparu pendant la Fête de la musique en juin à Nantes, après une intervention policière controversée, et retrouvé noyé dans la Loire cinq semaines plus tard.

"Ce sera un hommage dans la dignité, la paix et la sobriété rendu à ce jeune homme passionné de techno", assure à l'AFP Tommy Vaudecrane, président de Technopol, l'association historique de défense des musiques électroniques qui a créé et organise la Techno Parade. Le mot d'ordre 2019 est "Dansons pour Steve", après "Rien n'arrête un peuple qui danse" l'an dernier.

Ce serpentin musical sera suivi par plus de 300.000 aficionados et curieux selon les organisateurs, sur le traditionnel parcours de 5 km des quais du Louvre à la Place d'Italie. En tête, la Coordination des Sound Systems et FreeForm, structures nationales qui accompagnent l'organisation de rassemblements festifs électro, s'associera à Technopol "contre la discrimination et l'incompréhension dont souffrent les musiques électroniques".

- "Une fête plus libre" -

"Les événements électro sont des endroits de paix et de liberté dans lesquels on n'est pas face à des groupes violents qui voudraient en découdre, contrairement à ce qu'on essaie de faire croire", estime Tommy Vaudecrane.

"Il est important qu'il y ait une discussion au niveau national pour sanctuariser une vraie collaboration entre les forces de l'ordre et les organisateurs d'événements", plaide le président de Technopol. Il a "l'impression gravissime de se retrouver dans les années 90 où la techno était diabolisée, avec des relations tendues avec les forces de l'ordre et l'association systématique avec les drogues".

"Deux grands clubs parisiens viennent d'être fermés par décision administrative en faisant porter la responsabilité sur les dirigeants ce qui est un non-sens. Cela confirme l'aveu d'échec des pouvoirs publics dans la lutte contre la drogue. C'est le rôle de l'Etat de préserver ses citoyens. C'est le rôle de la police d'arrêter les dealers", relève M. Vaudecrane.

"Ces derniers jours, des tables rondes ont été organisées avec les ministères de la Culture et de l'Intérieur. Nos interlocuteurs sont ouverts à la réflexion. On n'est pas dans une situation complètement fermée", se félicite toutefois le président de Technopol.

Créée en 1998 avec le soutien de l'ancien ministre de la Culture Jack Lang sur le modèle de la "Love Parade" de Berlin, la Techno Parade revendique à chaque édition "une fête plus libre".

- Manu Le Malin, le retour -

Samedi, plusieurs stars de l'électro, parmi 200 Djs, seront aux commandes des platines des dix chars, aux rythmes des différents courants de la musique techno: House, Trance ou Drum'n'Bass.

Après quinze ans d'absence, le boss de la techno hardcore, Manu Le Malin, mixera sur le "sound system" du char de Technopol. Il sera accompagné de Boombass, moitié du duo Cassius, qui rendra hommage à Philippe Zdar, disparu en juin.

Le char de l'Institut du Monde arabe accueillera la scène maghrébine avec les Djs Glitter ou Ammar 808. Pour la première fois, la Fédération française de la musique affrète un char dédié à la hardhouse avec Jonesy Fox Patronus et DJ Popof. Les "free parties" seront représentées par les collectifs Kraken et Insoumis.

Pour une deuxième édition, la Sacem, institution chargée des droits d'auteurs, rejoint à nouveau le grand charivari musical avec une affiche 100% féminine, dont Grace Kim et Benji De La House.

"Les musiques électroniques connaissent un rayonnement qui dépasse nos frontières et rencontre un grand succès à l’export", rappelle de son côté Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem "fière de prendre part à cette grande célébration".

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