Plus de 25.000 manifestants en France pour réclamer "justice pour Sarah Halimi"

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Par AFP - Paris
Publié le 24 avril 2021 - 20:16
Mis à jour le 25 avril 2021 - 21:48
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Rassemblement pour réclamer "Justice pour Sarah Halimi", place du Trocadéro à Paris, le 25 avril 2021
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Rassemblement pour réclamer "Justice pour Sarah Halimi", place du Trocadéro à Paris, le 25 avril 2021
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Plus de 25.000 manifestants, selon les autorités, se sont rassemblés dimanche à Paris et dans d'autres villes de France, pour contester l'absence de procès après le meurtre de Sarah Halimi en 2017, à l'appel de collectifs citoyens et de représentants de la communauté juive.

Ils étaient plus de 20.000 dans la capitale, a indiqué en fin de journée le ministère de l'Intérieur, et plus de 6.200 en province.

Sous le mot d'ordre "Sans justice pas de République", les manifestants parisiens se sont retrouvés place du Trocadéro à l'initiative d'un collectif "Agissons pour Sarah Halimi".

Dès le début du rassemblement parisien, à 14H00, les organisateurs s'étaient félicités d'une "immense victoire". Dans la foule, des pancartes ont été brandies, portant les messages "Pas de droit sans justice", "Justice défoncée ?" ou "Justice pour Sarah Halimi", quand d'autres manifestants huaient les magistrats de la Cour de cassation.

"La clameur est montée et l'espoir est revenu. L'espoir, c'est vous ici", a lancé à la tribune le frère de Sarah Halimi (ou Lucie Attal), William Attal.

De nombreuses personnalités cultuelles, politiques, et du monde culturel et du spectacle, étaient également présentes pour réclamer "justice" pour Sarah Halimi, et une évolution de la loi.

En milieu de journée dimanche, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait déjà annoncé la présentation "fin mai" en Conseil des ministres d'un projet de loi visant à "combler" un "vide juridique", après que la Cour de cassation a confirmé l'irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris.

Cette annonce fait suite à une demande du président Emmanuel Macron.

Avec la future nouvelle loi, "si justice n'a pas été rendue pour Sarah Halimi, elle sera rendue grâce à Sarah Halimi", a lancé au micro Jonathan Behar, l'un des organisateurs du rassemblement.

Cette mobilisation a eu lieu en réaction à la confirmation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de l'impossibilité de juger le meurtrier de Sarah Halimi, compte tenu de l'abolition de son discernement lors des faits.

Selon les sept experts psychiatriques qui l'ont examiné, Kobili Traoré, gros consommateur de cannabis, était en proie à une "bouffée délirante" lorsqu'il a tué sa voisine de 65 ans, Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi.

La cour d'appel de Paris avait conclu à l'existence d'un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes au moment des faits, ce que la Cour de cassation a jugé conforme au droit.

L'impossibilité d'un procès a suscité une très forte incompréhension au sein d'une partie de la communauté juive française, et déclenché un vif débat sur la responsabilité pénale des personnes atteintes de troubles psychiatriques sur fond de consommation de drogues.

Sarah Halimi est "victime d'un déni de justice et d'un naufrage judiciaire", a fustigé lors du rassemblement parisien Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). "La nouvelle loi doit porter le nom de Sarah Halimi", a-t-il exhorté.

Les manifestants étaient aussi 2.000 à Marseille, 1.200 à Lyon, 600 à Strasbourg et Deauville, 400 à Toulouse et Nice, selon l'Intérieur. A l'étranger, environ 500 personnes se sont rassemblées devant l’ambassade de France à Tel Aviv. Elles étaient environ 150 à Londres.

"La justice française c'est zéro. N'importe qui peut tuer sous prétexte qu'il ait bu ou fumé sans être inquiété par la justice. Il faut assumer ses actes, c'est pas normal", accusait Céline Duka, présente dans le cortège marseillais "pour ne pas qu'on tue (Sarah Halimi) une deuxième fois".

A Lyon, près des pancartes proclamant "Juges où est votre honneur ?" ou "Fume des joints, il ne t'arrivera rien", le grand rabbin Daniel Dahan a demandé que "la lutte contre l'antisémitisme (devienne) une grande cause nationale, pas seulement dans les discours, mais dans les actes".

burs-asl/lbx/nm

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