Mort du petit Tony : son beau-père condamné à 20 ans de réclusion, sa mère à quatre dont un avec sursis

Auteur:
 
Par Catherine BOITARD, Dominique CHARTON - Reims (AFP)
Publié le 05 février 2021 - 15:10
Mis à jour le 06 février 2021 - 01:22
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Un portrait du petit Tony, 3 ans, montré en 2016 lors d'une marche blanche à Reims
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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP/Archives
Un portrait du petit Tony, 3 ans, montré en 2016 lors d'une marche blanche à Reims
© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP/Archives

Loic Vantal, le beau-père du petit Tony mort à trois ans sous les coups en 2016, a été condamné vendredi à 20 ans de réclusion criminelle, et la mère Caroline Letoile à quatre ans d'emprisonnement dont un avec sursis probatoire pour "non-dénonciation de mauvais traitements" et "non-assistance à personne en danger", un verdict plutôt satisfaisant pour la défense.

La cour d'assises de la Marne a assorti la condamnation de Loic Vantal, 28 ans, reconnu coupable de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur de 15 ans" et "violences habituelles", d'une peine de sûreté des deux-tiers et d'un suivi socio-éducatif de 7 ans.

- "Un soulagement" -

"Les juges et les jurés ont tenu compte de l'humanité de Loic Vantal. Je suis satisfait. C'est aussi un soulagement pour lui", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me David Scribe.

"Notre décision de faire appel est en suspens. Nous nous laissons le temps du recul et du repos après ces cinq jours de procès. Caroline Letoile continue de pleurer. C'est le poids de l'émotion qui la fait craquer après ces cinq jours. Elle ne pleure pas sur sa peine", a rapporté son avocate Pauline Coyac.

L'avocat général Matthieu Bourrette avait requis 30 ans de réclusion criminelle avec 15 ans de sûreté à l'encontre du beau-père "tueur" et cinq ans d'emprisonnement, dont un avec sursis, pour une mère au silence "complice", dont la défense a plaidé la relaxe.

Selon lui, les coups qui ont plu sur l'enfant, jusqu'à ce qu'il succombe à un éclatement de la rate et du pancréas le 26 novembre 2016, étaient mus par une "méchanceté gratuite" associée à "l'égocentrisme" de l'accusé, condamné sept fois pour violences, après une enfance marquée par la violence de son père.

"Je regrette tout ce qui s'est passé, d'avoir fait du mal aux deux familles. J'ai eu un comportement inacceptable. Je mérite d'être condamné. Je travaille et continuerai de travailler sur mon comportement", a déclaré Vantal avant que le jury ne se retire.

- "Un peu déçus" -

"Nous sommes un peu déçus. On espérait un peu plus pour les deux au vu des violences qui ont été exercées sur Tony", a réagi auprès de l'AFP Me Chalot Olivier, avocat du père et de la grand-mère de l'enfant après l'annonce du verdict.

Pour Me Jean-Baptiste Rozes, pour l'association Innocence en danger, "il y a certes la culpabilité pour les deux accusés. C'est bien. Mais je trouve que c'est un jugement relativement clément".

Loic Vantal avait affirmé jeudi qu'il ne "pouvait pas" s'arrêter "de taper", reconnaissant avoir entraîné la mort de l'enfant, mais sans volonté de le tuer.

Son avocat, Me David Scribe, s'est employé à contester l'image d'un "monstre" et semer le doute sur l'ampleur et la durée des sévices infligés à l'enfant tels que décrits par enquêteurs et témoins, invoquant aussi l'origine sociale des accusés, des "jeunes qui n'ont rien".

"Tony, il y a des choses qui posent difficulté au niveau éducatif. Vantal va commencer à avoir des éléments de réprimande. Il le fait parce que Caroline est en difficulté et qu'elle l'autorise à l'aider", avant que la "digue rompe" avec le "premier coup".

Contre Caroline Letoile, 19 ans au moment des faits, l'avocat général avait requis cinq ans d'emprisonnement dont un avec sursis.

Selon lui, "Vantal n'est pas le seul responsable. Il fallait le silence de Caroline Letoile dont il avait besoin", un silence "toujours complice et menteur", par "peur des conséquences pour elle-même et pour Vantal", pour "ne pas perdre" son compagnon.

"Ecartez la complicité! (...) Elle n'a pas tué son enfant", lui a opposé pour la défense Me Pauline Coyac.

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