Procès Tron : son ex-adjointe, coaccusée, nie toute participation à des scènes sexuelles

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Par AFP - Bobigny
Publié le 12 novembre 2018 - 17:11
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L'ex-adjointe à la Culture de Georges Tron, jugée avec lui pour viols, a affirmé lundi aux assises n'avoir participé à aucune scène sexuelle avec le maire de Draveil (Essonne) et ancien secrétaire d'État, contrairement à ce que soutiennent les deux plaignantes.

"Je ne sais rien sur le comportement sexuel de M. Tron", a déclaré Brigitte Gruel, appelée à la barre après trois semaines de procès, d'une voix voilée, presque monocorde.

Deux anciennes employées municipales, Virginie Ettel et Éva Loubrieu, accusent Georges Tron et Brigitte Gruel de leur avoir ensemble imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. Cette affaire avait contraint Georges Tron à démissionner de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique en mai 2011.

À chaque suspension d'audience, Brigitte Gruel, 61 ans comme Georges Tron, dissimule son visage dans ses vêtements et évite les caméras.

Depuis le début de l'affaire, elle n'a donné aucune interview, indiquant simplement qu'elle contestait l'ensemble des accusations via son avocat, Frank Natali.

Des témoins ont rapporté qu'elle était surnommée "la Pompadour", en référence à la favorite de Louis XV. Les accusés nient toute relation entre eux.

"On était très proches, très amis. Je n'ai jamais embrassé amoureusement M. Tron, jamais", a insisté la sexagénaire, carré châtain, gilet et pantalon droit.

Elle ajoute n'avoir jamais participé à des scènes sexuelles avec lui et d'autres femmes.

A tour de rôle, le président de la cour d'assises Philippe Coirre, l'avocat d'Eva Loubrieu, Loïc Guérin, et l'avocat général Frédéric Bernardo avancent qu'elle peut se désolidariser de Georges Tron.

Le président Philippe Coirre met en garde : des témoins rapportent qu'il y a un "contexte général assez sexualisé" à la mairie "qui pourrait rendre plausibles les scènes décrites" par les plaignantes.

"Vous êtes dans le même bateau" avec Georges Tron. "Si la cour d'assises devait estimer que M. Tron avait pu mentir, elle pourrait en tirer des conséquences (à votre encontre)", ajoute-t-il.

"Il n'est jamais trop tard pour revenir sur certaines déclarations, avouer des choses", glisse Me Guérin.

Puis l'avocat général lui demande de le regarder dans les yeux, disant avoir vu chez elle "des larmes de culpabilité, de culpabilité morale" lorsque Virginie Ettel avait décrit une agression alléguée.

L'avocat de Georges Tron, Eric Dupond-Moretti, s'agite. "Quelle honte, quelle honte", grommelle-t-il.

"Je pleurais pas sur Virginie (Ettel), je pleurais sur ma famille" bouleversée par cette affaire, assure Brigitte Gruel.

Elle est longuement interrogée sur la détention d'un dossier contre Virginie Ettel et Eva Loubrieu, constitué après leurs départs de la mairie et avant leurs dépôts de plainte.

"Ces pièces pourraient donner le sentiment que vous aviez quelque chose à craindre et anticipé une espèce de contre-feu", remarque le président.

"Je n'avais rien à me reprocher", rétorque l'ex-adjointe, expliquant avoir conservé le dossier à la demande du maire. "Je suis un bon petit soldat et je fais ce qu'on me demande".

Le verdict est attendu en fin de semaine.

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