Retraites : une grande "consultation" en attendant la réforme

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Par AFP - Paris
Publié le 31 mai 2018 - 06:13
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Une "large consultation citoyenne" sur la réforme des retraites a été lancée jeudi par le gouvernement, qui est encore loin d'avoir bouclé le texte censé concrétiser la promesse d'Emmanuel Macron.

Le projet ne sera présenté que dans un an mais les Français sont d'ores et déjà invités à y réfléchir. "Un sujet d'une telle ampleur nécessite une large consultation citoyenne", estime Jean-Paul Delevoye, Haut commissaire à la réforme des retraites.

"On a décidé de prendre notre temps. On a besoin de mûrir la chose", a souligné de son côté le Premier ministre, Edouard Philippe en lançant le dispositif, rappelant que le futur système devra être "universel, juste et solidaire".

Sur internet ou dans des "ateliers participatifs", chacun pourra donc donner son avis sur le futur "système universel" voulu par le président de la République et censé remplacer les 42 régimes obligatoires qui coexistent aujourd'hui.

Depuis un an, le chef de l'Etat a peu précisé ses intentions, indiquant seulement vouloir "consolider" le système de retraite par répartition avec cette réforme qu'il veut voir "votée en 2019".

Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a indiqué jeudi que le projet de loi "pourrait être présenté au milieu de l'année 2019".

Y aura-t-il encore un âge légal de départ ? un minimum vieillesse ? des régimes spéciaux ? Basculera-t-on vers un système par points ? A ce stade, rien n'est encore tranché.

La "consultation citoyenne" permettra à l'exécutif de tester certaines pistes et de voir si d'autres options émergent.

Le site participez.reforme-retraite.gouv.fr, ouvert jusqu'au 25 octobre, propose ainsi de voter pour ou contre les "constats" et les "solutions" de M. Delevoye sur une dizaine de thèmes.

Quelques heures après l'ouverture de cette plateforme en ligne, la possibilité de "partir à la retraite quand on le souhaite" était sans surprise plébiscitée, tandis que l'hypothèse d'un âge de départ "en fonction de l'espérance de vie" était largement rejetée.

Les volontaires peuvent par ailleurs s'inscrire à une série d'"ateliers participatifs en région", programmés en septembre et octobre pour approfondir à chaque fois "une ou deux thématiques" avec "une centaine de citoyens".

- "beaucoup d'inconnues" -

Ce grand remue-méninges vient compléter les discussions entamées mi-avril avec les partenaires sociaux.

Dix organisations de salariés (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa), de chefs d'entreprises (Medef, CPME, U2P) et d'agriculteurs (FNSEA) sont consultées à tour de rôle.

Le Haut commissaire a prévu au total 120 réunions bilatérales jusqu'à l'automne, en commençant par le "périmètre" du futur "système universel" et en terminant par sa "gouvernance".

"Il y a une vraie volonté de concertation", a reconnu jeudi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, pour qui "la discussion paraît être loyale et sincère".

"Il y a de la concertation, mais pas de négociation", a nuancé Philippe Pihet, secrétaire confédéral de FO, qui pense toutefois qu'"il reste quelques marges de manoeuvre" pour peser sur le contenu de la réforme.

Catherine Perret, membre de la direction de la CGT, a regretté qu'il y ait "beaucoup d'inconnues" et aimerait que le gouvernement "donne ses objectifs politiques". Dans un communiqué, la CGT dénonce "un effet de communication gouvernementale au service de la régression sociale" et une volonté de "casser notre système de retraite par répartition et solidaire".

La crainte d'une baisse, à terme, du niveau des pensions, n'a pas été dissipée par les propos rassurants de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, qui assurait en avril qu'"il ne s'agit pas de réformer pour réduire les droits ou pour les niveler par le bas".

Les grandes orientations de la réforme seront présentées par M. Delevoye en fin d'année ou début 2019, et feront l'objet d'ultimes échanges avec les syndicats avant le dépôt du projet de loi du gouvernement.

"On espère que le Haut commissaire et l'exécutif parleront d'une seule voix et qu'il n'y aura pas trop d'écart entre les deux textes", glisse Philippe Sève, secrétaire national de la CFDT.

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