Six mois avec sursis requis contre Alain Soral pour une "quenelle"

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Par AFP - Colmar
Publié le 28 novembre 2019 - 13:31
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L'essayiste d'extrême droite Alain Soral arrive au tribunal de Paris, le 12 mars 2015
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© LOIC VENANCE / AFP/Archives
L'essayiste d'extrême droite Alain Soral arrive au tribunal de Paris, le 12 mars 2015
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Le parquet de Colmar a requis jeudi six mois de prison avec sursis à l'encontre de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral pour avoir diffusé sur internet une photo de lui effectuant une "quenelle", geste assimilé à une sorte de salut nazi déguisé.

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 10 janvier.

La "quenelle" est un geste "antisémite" en lien avec "le mépris" de la communauté juive, a estimé la procureur de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, qui, outre cette peine assortie d'une mise à l'épreuve, a requis l'indemnisation des parties civiles (SOS Racisme, la Licra du Haut-Rhin et le Consistoire israélite du département).

Elle a également demandé la publication du jugement dans la presse.

Déjà condamné à de multiples reprises, M. Soral, qui était absent à l'audience, "est en état de récidive" et incite, en diffusant sur internet "son geste "délibéré, choquant et provocateur (...) à la haine de l'autre", a pointé la magistrate.

De son vrai nom Alain Bonnet, Alain Soral était poursuivi pour "injure" et "incitation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion". Il avait diffusé sur son compte Twitter et sur son site "Egalité et Réconciliation" un cliché, pris le 5 mai, le montrant en train de faire une "quenelle" sur les marches du tribunal de Colmar.

La "quenelle" est un geste popularisé par le polémiste Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour des sorties antisémites.

Sur son site, M. Soral, venu en Alsace pour une conférence intitulée "Pédocriminalité : réseaux et code pénal", avait accompagné la photo d'un texte évoquant le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) et la Licra.

"Matériellement, ce dossier est vide", a balayé son avocat, Me Damien Viguier, plaidant la relaxe. La "quenelle" n'est rien d'autre qu'un "bras d'honneur ou un doigt d'honneur" et non "un salut nazi inversé", a-t-il encore avancé.

Les parties civiles ont réclamé la condamnation de l'essayiste, un "multirécidiviste de la haine", selon Me Rodolphe Cahn, conseil du Consistoire.

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