SNCF : le trafic sera presque normal mardi

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Par Bertille OSSEY-WOISARD - Paris (AFP)
Publié le 21 octobre 2019 - 06:00
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Le trafic des trains Ouigo a été particulièrement perturbé, gare Paris Montparnasse-Vaugirard à Paris, le 10 décembre 2017
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Le trafic des trains Ouigo a été particulièrement perturbé, gare Paris Montparnasse-Vaugirard à Paris, le 10 décembre 2017
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Le trafic SNCF sera quasi normal mardi, après quatre jours de perturbation du réseau et de conflit entre syndicats et direction du groupe au sujet de la sécurité des trains circulant sans contrôleur, déclenché par un accident en Champagne-Ardenne.

La SNCF prévoit "neuf TER sur dix" mardi, le trafic restant perturbé en Champagne-Ardenne (trois TER sur dix en circulation) et Pays de la Loire (un TER sur deux), a-t-on appris auprès de la direction.

Le trafic sera normal pour les TGV et Ouigo, ainsi que pour les RER et Transilien en Île-de-France, et quasi normal pour les Intercités (98% des trains assurés).

Lundi à Marseille, gare Saint-Charles, des voyageurs se sont montrés compréhensifs. Sarah et Sébastien ont été "obligés de payer 30 euros en plus" pour changer leurs billets. Mais ils n'étaient pas en colère contre les agents: "On comprend tout à fait le mouvement sur le fond, il n'y a pas à supprimer des contrôleurs, ça crée des problèmes de sécurité".

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a rappelé dimanche soir que les billets seraient remboursés "à 100%" et annoncé la mise en place rapide d'un fonds d'indemnisation d'un million d'euros pour les voyageurs ayant subi "des dommages exceptionnels" (achat d'autres billets, hôtel...).

A l'origine du mouvement, un accident survenu mercredi dernier lorsqu'un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau, faisant 11 blessés dont plusieurs hospitalisés. Le conducteur, qui a porté secours aux passagers alors qu'il était lui-même touché, était le seul agent SNCF à bord.

Les syndicats contestent ce mode de fonctionnement, qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur. Ils notent aussi des problèmes de sécurité particuliers à l'engin accidenté, un autorail grande capacité (AGC).

Un point en faveur des syndicats: dans un courrier adressé lundi à la SNCF Grand-Est, dont l'AFP a reçu copie, l'inspection du travail de la région préconise la suspension "de la conduite des trains par un agent seul à bord", le temps que "les risques liés au travail isolé (...) soient correctement considérés".

Mais Frédéric Delorme, directeur général sécurité de la SNCF, a écarté une suspension de ces trains. "L'exploitation d'agents seuls est couverte" par de multiples "réglementations" en France et en Europe, afin que "les trains roulent en sécurité", que ce soit pour l'agent comme pour les voyageurs, a-t-il assuré à l'AFP. Et l'inspection du travail n'a pas formulé une "injonction" mais seulement une "préconisation", a-t-il souligné.

- "Pas de poursuites" -

La direction du groupe a mis de son côté sur la table trois propositions: modification de "certains équipements" de l'AGC, installation de groupes de travail sur les procédures de sécurité "dans les jours qui viennent" et "accélération" des recrutements, selon M. Pepy.

Le patron de la SNCF a déploré une "grève surprise qui ne respecte pas la loi", puisque le préavis est obligatoire à la SNCF. Pour les syndicats, au contraire, il s'agit bien d'un droit de retrait, une procédure exercée par un salarié lorsqu'il considère qu'il existe un danger grave et imminent pour sa vie et sa santé, ou s'il constate une défectuosité dans les systèmes de protection.

Le Premier ministre Edouard Philippe avait dénoncé samedi un "détournement du droit de retrait qui s'est transformé en grève sauvage" et "demandé à la SNCF d'examiner toutes les suites qui pouvaient être données", "notamment "judiciaires".

Lundi, la direction rappelait que "certains conducteurs feront l'objet d'une retenue sur salaire dès lors qu'ils n'ont pas travaillé".

Mais "puisque les conducteurs ont repris le travail, les poursuites (judiciaires, ndlr) n'ont plus lieu d'être. Ce qu'on voulait, c'était que les trains circulent pour que nos clients puissent voyager", a déclaré à l'AFP Agnès Ogier, porte-parole du groupe.

Pour la CGT-Cheminots, "les cheminots ne sont pas sanctionnables". "C'est une provocation du gouvernement qui vise à pourrir un peu la situation", a jugé Laurent Brun, secrétaire général du premier syndicat de la SNCF.

"Je vous le répète. Ce n'est pas une grève, c'est un droit de retrait", a martelé dans la soirée le patron de la CGT, Philippe Martinez, sur BFMTV.

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