Sous confinement, "l'élan de générosité" des donneurs de sang

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Par Hugues JEANNEAUD - Toulouse (AFP)
Publié le 29 mars 2020 - 11:30
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Sous confinement, "l'élan de générosité" des donneurs de sang
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© GUILLAUME SOUVANT / AFP/Archives
Sous confinement, "l'élan de générosité" des donneurs de sang
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"Nous sommes confrontés à un élan de générosité de nos donneurs": à Toulouse, le docteur Mohamed EL Rakaawi s'étonne, à la deuxième semaine du confinement, "de l'afflux massif" de donneurs de sang dans son établissement.

Malgré la "fermeture de nombreuses collectes dans les écoles, les facultés", ce médecin responsable de la collecte à l’Établissement Français du sang (EFS) d'Occitanie, se réjouit de pouvoir "maintenir une activité normale".

Dans un premier temps pourtant, l'EFS Purpan a craint une chute des dons, explique Priscilla Agostini la chargée de communication de l'établissement.

"Il y a eu une petite période de flottement où les donneurs n'étaient pas sûrs de pouvoir sortir de chez eux, ni de pouvoir faire un don en toute sécurité", explique la jeune femme.

La situation s'est complètement renversée en milieu de semaine dernière après des appels nationaux des EFS. Alors qu'il y a en moyenne "une cinquantaine de donneurs par jour à Purpan, ils ont été jusqu'à 150 en fin de semaine", rapporte Mme Agostini.

"J'ai entendu l'appel pour donner son sang", lui fait écho Ombeline Faillat, une étudiante de 18 ans, qui avait déjà donné son sang "une fois".

Elle prend place sur l'un des douze fauteuils qui vient de se libérer, immédiatement désinfecté par l'une des cinq infirmières masquées qui s’affairent dans la salle.

Guillaume Tréhot, un militaire de carrière de 24 ans, venu avec sa compagne, est lui donneur régulier.

Les deux jeunes gens, qui ont pris rendez-vous par téléphone, écoutent avec attention les consignes sanitaires données dès l'entrée du bâtiment par un bénévole du Rotary.

- "Action civique" -

Epidémie ou pas "je serai venu quand même", dit le militaire. "Je pense qu'avec toutes ces mesures, les gestes barrières, on peut donner son sang sans se mettre en danger".

"Nous sommes submergé d'appels (sur la plateforme téléphonique de l'EFS, NDLR)", affirme le Dr EL Rakaawi, ajoutant qu'il préconise "la prise de rendez-vous pour pouvoir gérer l'affluence".

"Les gens nous interrogent, comment venir? quelles formalités remplir", complète Priscilla Agostini. Elle souligne que cette vague de volontaires est constituée "de donneurs habituels mais aussi de nouveaux donneurs, ou de personnes qui n'avaient pas fait de don depuis plusieurs mois voire plusieurs années". Un tiers sont des jeunes de moins de 30 ans.

"Je considère que c'est une action civique", lance dans un large sourire, Victor Collin, relié par un cathéter à la machine qui effectue le prélèvement.

A 22 ans, ce convoyeur de fond et passionné de moto sait qu'il peut "un jour", avoir besoin de transfusion.

Il donne lui du plasma, la composante liquide du sang, une opération qui peut prendre jusqu'à trois quarts d'heure.

"La vie ne s'arrête pas avec la coronavirus" tranche Ollivier Tronche, un informaticien de 57 ans, donneur depuis plusieurs dizaines d'années.

"Nos besoin sont constants, confirme Mme Agostini, pour tous les patients qui souffrent de maladies chroniques, de cancers, de maladies du sang, de maladies génétiques... On doit faire face aussi aux urgences hémorragiques, la jeune maman qui accouche, un accidenté, ou pour une opération chirurgicale".

"Pour le moment nous avons un stock confortable", affirme le Dr EL Rakaawi mais "les besoins sont permanents", même si l'épidémie ne les a pas fait bondir.

Le praticien rapporte que l'Italie n'a utilisé des produits sanguins "que dans 7% des cas graves" du coronavirus. Mais, martèle-t-il, l'EFS aura toujours besoin de dons de sang dans les prochaines semaines.

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