Sur le Champ de mars, le Grand Palais éphémère en bois de l'architecte Wilmotte

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Par Jean-Louis DE LA VAISSIERE - Paris (AFP)
Publié le 04 mai 2021 - 13:35
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Le Grand Palais Ephemere de Jean-Michel Wilmotte, à Paris le 3 mai 2021
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Le Grand Palais Ephemere de Jean-Michel Wilmotte, à Paris le 3 mai 2021
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Il ne lui aura fallu que quelques mois: le Grand Palais éphémère, surgi en forme de croix blanche sur la pelouse du Champ de Mars, est désormais fin prêt pour accueillir foires et expositions puis en 2024, des épreuves des Jeux olympiques.

Tout près de l'Ecole militaire qui la surplombe de 16 mètres et dans la perspective de la Tour Eiffel au loin, cette structure claire de 10.000 m2, création de l'architecte Jean-Michel Wilmotte, sera inaugurée le 12 juin.

En bois d'épicéa, le bâtiment tout en rondeur reproduit en plus petit la forme du Grand Palais désormais fermé de l'autre côté de la Seine. Il le remplace le temps de sa rénovation, soit trois ans.

Il fallait inventer une nouvelle nef pour accueillir la Foire internationale d'art contemporain (FIAC), les défilés Chanel, le Saut Hermès (sauts d'obstacles) et autres évènements de prestige.

Couvert d'une toile transparente en polymère, le Grand Palais éphémère, "est comme un ovni qui aurait atterri sur le Champ de Mars. C'est de l'architecture aérienne", résume le président de la Réunion des musées nationaux (RMN)-Grand Palais, Chris Dercon.

"En août dernier on pouvait encore jouer aux boules ici", rappelle Jean-Michel Wilmotte. Après plusieurs mois de travaux préparatoires, 44 arches monumentales ont pu être assemblées sur place en trois mois.

L'entrée se fait par un hall en vitres où se reflète la façade de l'Ecole militaire et qui englobe la statue rénovée du maréchal Joffre. Puis s'ouvre une nef au sol en bitume, à la voûte bleu nuit. Aucun poteau ne rompt l'espace de 51 m de largeur et 33 m de profondeur.

Au dessus, six couches d'isolation phonique forment un coussin acoustique.

La surface d'exposition est de 9.900 m2. Chaque année une structure additionnelle légère s’ajoutera pour offrir à la FIAC et à Paris Photo jusqu’à 18.000 m2. La jauge sera de 9.000 visiteurs maximum.

Le comité d'organisation des JO "Paris 2024" a prévu d'y installer des tribunes à partir de juillet 2023 pour accueillir l'année suivante 8.000 spectateurs pour les épreuves de lutte et de judo.

Mais un temps de cohabitation entre l'organisation des JO et les évènements organisés par le Grand Palais est envisagé.

-Ecoresponsable-

"On est en train de voir dans quelles conditions nous pourrions rester jusqu'au printemps 2024, échéance à laquelle on s'est engagé à rouvrir le Grand Palais", explique Emmanuel Marcovitch, directeur général délégué de la RMN.

"Ici, la nuit, les arbres, les bâtiments, la Tour Eiffel illuminée rentrent par les baies vitrées. C'est presque comme un palais de vampires!", Chris Dercon se félicite de ce "dialogue avec tout ce qui se passe autour" et aussi "avec tout le passé" de deux siècles de foires industrielles dans ce lieu.

Pour sa grande baie vitrée au nord, Wilmotte a choisi la même courbure que l'arrondi sous la Tour Eiffel. Et "la lumière fait la jonction entre Trocadéro, Tour Eiffel, Ecole Militaire. On n'a pas cassé la perspective", souligne-t-il.

Le jeu des reflets superpose même de manière nouvelle et étonnante la Tour Eiffel et l'Ecole Militaire.

Jean-Michel Wilmotte défend un projet "écoresponsable": "L'épicéa est un bois d'élevage. Dans l'ensemble de la forêt européenne, ce chantier correspond à une heure et demie de pousse, c'est très symbolique!".

Le polymère est de source minérale, générant 90% d’énergie en moins dans la fabrication par rapport au verre, et entièrement recyclacle. L’électricité fournie est garantie d’origine 100% renouvelable.

En septembre 2024, le démontage commencera. "Le bâtiment a été fait pour être vendu par morceaux", explique l'architecte. Cinq morceaux principaux qui pourront être réutilisées, reconstruits ailleurs. Des SMS de propositions arrivent déjà à l'architecte.

Le chantier a été confié à la société GL Events. Son coût est de 40 millions d'euros. Un montant qui sera couvert, assure-t-on, par les revenus de location perçus par la Rmn-Grand Palais et les apports du Comité d’Organisation "Paris 2024".

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