Suspension de peine refusée pour Tommy Recco, 86 ans, un des doyens des prisonniers

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Par AFP - Ajaccio
Publié le 07 juillet 2020 - 18:04
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Joseph-Thomas Recco dit Tommy Recco avant son procès à Draguignan, le 14 juin 1983
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© ERIC GAILLARD / AFP/Archives
Joseph-Thomas Recco dit Tommy Recco avant son procès à Draguignan, le 14 juin 1983
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La demande de suspension de peine pour raison médicale de Joseph-Thomas dit "Tommy" Recco, 86 ans, condamné en 1983 à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux triples meurtres, a été rejetée mardi.

Le recours présenté par M. Recco, qui a déjà formulé plusieurs demandes de libération anticipée par le passé et est l'un des plus vieux détenus de France, a été rejetée par la chambre d'application des peines de la cour d'appel de Bastia, ont indiqué à l'AFP le parquet général près la cour d'appel de Bastia et l'un de ses deux avocats, Me Jean-Sébastien de Casalta.

L'octogénaire né le 10 mai 1934 et détenu au centre pénitentiaire de Borgo (Haute-Corse), contestait le jugement de première instance, datant de décembre 2019, qui avait déjà rejeté sa demande de suspension de peine.

"Je vais sans doute faire un pourvoi en cassation", a indiqué à l'AFP Me Jean-Sébastien de Casalta, précisant que M. Recco était "affaibli, présent(ait) de nombreuses affections caractérisées et a(vait) purgé plus de 50 années de détention".

"Sur le fond, je ne me faisais pas d'illusion parce qu'il est toujours dans la dénégation des faits", a de son côté, déclaré à l'AFP son autre avocat Me Alain Lhote, ajoutant qu'en matière de suspension de peine, "la jurisprudence prévoit que les experts médicaux doivent considérer que l'état de santé est incompatible avec la détention".

Les avocats vont étudier la possibilité de saisir la cour européenne des droits de l'Homme "parce que certains pays d'Europe ne connaissent pas ce type de détention de plus de 50 ans", a ajouté Me Lhote.

Lors de l'audience du 2 juin, l'avocat général avait requis la confirmation de la décision de première instance. Les parties civiles s'étaient également opposées à cette demande de remise en liberté.

L'octogénaire avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 1983 par la cour d'assises du Var à Draguignan pour deux triples meurtres qu'il a toujours niés: celui de trois caissières d'un supermarché de Béziers (Hérault) le 22 décembre 1979, et celui d'une fillette, de son père et d'un de leurs voisins, commis à Carqueiranne (Var) le 18 janvier 1980.

En 1962, il avait déjà été condamné à mort pour le meurtre de son parrain mais, gracié par le général De Gaulle, sa peine avait été commuée en réclusion criminelle à perpétuité. Il avait été libéré en 1977.

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