Trois soutiens présumés du jihadiste de Trèbes et Carcassonne incarcérés

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Par Benjamin LEGENDRE - Paris (AFP)
Publié le 20 octobre 2018 - 13:50
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Sept mois après les attentats de Trèbes et Carcassonne (Aude) qui ont coûté la vie à quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, l'enquête a progressé sur les soutiens du jihadiste Radouane Lakdim, avec l'incarcération vendredi de trois membres de son entourage.

Ces trois personnes sont soupçonnées à divers degrés d'avoir apporté leur aide à Lakdim, petit délinquant de Carcassonne connu pour sa radicalisation islamiste et qui a été tué en perpétrant ces attentats le 23 mars, revendiqués par le groupe État islamique (EI).

Vendredi, elles ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et, pour l'une d'elles, "détention d'armes de catégorie A et B en lien avec une entreprise terroriste", a annoncé samedi une source judiciaire.

Les gardes à vue de trois autres proches de Lakdim, eux-aussi interpellés mardi lors d'un coup de filet ordonné par les juges antiterroristes parisiens, ont été levées sans faire l'objet de poursuites dans ce dossier, a précisé cette source.

Lors de cette opération qui avait mobilisé une centaine de policiers du Raid, trois personnes avaient été interpellées à Carcassonne, une ailleurs dans le département de l'Aude, une dans les Bouches-du-Rhône et une dans l'Hérault.

Des perquisitions et des auditions libres avaient aussi été effectuées à Toulouse (Haute-Garonne).

Le 23 mars, Radouane Lakdim, 25 ans, avait volé une voiture à Carcassonne dont il avait tué le passager, Jean Mazières, un viticulteur à la retraite de 61 ans. Il avait blessé le conducteur, un jeune Portugais, d'une balle dans la tête.

Il avait ensuite tiré sur des policiers avant d'entrer dans un supermarché Super U à Trèbes où il avait tué près des caisses un employé, Christian Medves, 50 ans, chef boucher d'origine italienne, ainsi qu'un client, Hervé Sosna, 65 ans, maçon à la retraite.

Agé de 44 ans, le colonel Beltrame s'était substitué à une otage dans le supermarché, laissant son téléphone ouvert pour aider les forces de l'ordre. Il avait été mortellement blessé au cou par Lakdim, abattu lors de l'assaut de l'antenne locale du GIGN.

- "Résistance" -

L'acte de bravoure de l'officier de gendarmerie avait suscité une vague d'émotion en France. Un hommage national lui avait été rendu à Paris et Emmanuel Macron avait salué "l'esprit français de résistance" qu'il incarnait.

Mais ces attaques avaient aussi ravivé la polémique sur la surveillance des radicalisés.

Lakdim était fiché "S" (pour "sûreté de l'État") depuis 2014 et inscrit depuis novembre 2015 au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) lui avait envoyé en mars une convocation pour mener un "entretien d'évaluation" et décider d'une éventuelle clôture de l'enquête administrative menée à son encontre depuis mai 2013.

Le procureur de Paris François Molins avait assuré fin mars que son "suivi effectif" était "toujours en cours" à l'époque mais que cela "n'avait pas permis de mettre en évidence des signes précurseurs d'un passage à l'acte".

Arrêté dans la foulée des attaques, la compagne de l'assaillant, Marine P., une jeune femme convertie à l'islam, a été mise en examen fin mars pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placée en détention provisoire.

Lors de son interpellation, elle avait crié "Allah Akbar (Dieu est le plus grand, ndlr)" et avait posté sur internet, le matin des attentats, une sourate promettant "l'enfer" aux "mécréants", selon François Molins.

Comme Radouane Lakdim, elle était fichée "S" en raison de sa "fréquentation des milieux islamistes radicaux", selon une source proche de l'enquête.

Ces attentats puis l'attaque mortelle au couteau, deux mois plus tard près de l'Opéra à Paris, ont porté à 246 le nombre de personnes tuées dans la vague d'attentats jihadistes qui a frappé la France depuis janvier 2015.

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