Un jour à Cannes : Weerasethakul, Dumont et Ayouch dans l'arène

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Par Jean-François GUYOT - Cannes (AFP)
Publié le 15 juillet 2021 - 20:22
Mis à jour le 16 juillet 2021 - 06:06
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(De gauche à droite) L'acteur colombien Elkin Diaz, l'actrice française Jeanne Balibar, le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, l'actrice britannique Tilda Swinton et l'acteur colombien
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© John MACDOUGALL / AFP
(De gauche à droite) L'acteur colombien Elkin Diaz, l'actrice française Jeanne Balibar, le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, l'actrice britannique Tilda Swinton e
© John MACDOUGALL / AFP

Le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul de plus en plus contemplatif, le Français Bruno Dumont remonté contre les chaînes d'infos, le Franco-Marocain Nabil Ayouch fan de hip hop... Ce qui a marqué la dixième journée du 74e Festival de Cannes, jeudi.

En quête d'une deuxième palme

Onze ans après avoir décroché la Palme d’or pour "Oncle Boonmee", la réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul est de retour à Cannes en quête d'une seconde récompense suprême avec "Memoria" conçu comme un voyage sensoriel sur la mémoire et la solitude. Le film le plus contemplatif de ce réalisateur à la frontière entre cinéma et art contemporain qui, pour la première fois a tourné en Colombie, loin de son pays natal.

Bruno Dumont à l'antenne

En compétition avec "France", le réalisateur français délivre une caricature des chaînes d'infos en continue, avec Léa Seydoux dans le rôle principal. Bruno Dumont a obtenu en 2019 une mention spéciale du jury "Un Certain regard" pour son biopic sur Jeanne d'Arc.

Le rêve de Nabil Ayouch

En lice aussi pour la Palme d'or, le cinéaste franco-marocain Nabil Ayouch réalise "un rêve d'enfant". Pour la première fois en compétition officielle au Festival de Cannes, il défend "Haut et fort", plongée dans l'univers d'une jeunesse portée par le hip-hop. "C'est comme si je passais depuis tout petit devant une boulangerie avec en vitrine un bel éclair au chocolat auquel je n'avais pas le droit, et là j'ai enfin pu l'avoir", a-t-il confié à l'AFP avant sa venue à Cannes.

Plaidoyer pour la "Queer Palm"

"On n'est pas de vilains petits canards! C'est un prix comme un autre prix. Je trouverai ça même bien qu'il soit intégré dans la cérémonie officielle", a déclaré à l'AFP le cinéaste Nicolas Maury qui préside le jury de ce prix LGBT créé en 2010 et qui n'est pas au palmarès officiel du Festival de Cannes. "Il s'agit d'un prix central qui ne mérite pas d'être mis à la marge", a ajouté Nicolas Maury. Décerné depuis 1987 dans le cadre du Festival du film de Berlin, le "Teddy Award", autre prix LGBT, est reconnu officiellement, intégré au palmarès.

L'écologie sans culpabiliser

Le Festival de Cannes offre cette année une tribune inédite à des films alertant sur les ravages de la crise écologique, avec l'ambition d'interpeller le spectateur "sans le culpabiliser". A l'instar de "La Croisade" du comédien et réalisateur français Louis Garrel qui prend carrément le parti de proposer une comédie légère où il joue aux côtés de son épouse, l'actrice Laetitia Casta, le rôle d'un père dépassé par l'engagement écolo de leur ado de 13 ans.

L'animation en force

Historiquement sous-représenté à Cannes, le film d'animation était de retour cette année au festival avec notamment les deux maîtres israélien Ari Folman, qui s'est rendu célèbre pour "Valse avec Bachir", et japonais Mamoru Hosoda ("Miraï ma petite soeur"). Sélectionné aussi sur la Croisette, un film-enquête français sur l'alpinisme propose une adaptation réussie d'un manga de Jiro Taniguchi qui sortira cet automne, comme les deux autres.

Palmoscope

"Titane", le film "trash" de la française Julia Ducournau et "Un Héros" de l'iranien Asghar Farhadi n'ont pas bouleversé le "palmoscope": à 48H du palmarès, "Drive my car" du Japonais Ryusuke Hamaguchi domine toujours les pronostics, devant "Annette" de Leos Carax et "Benedetta" de Paul Verhoeven. "Compartiment numéro 6" du Finlandais Juho Kuosmanen prend la quatrième place, selon le panel de critiques internationaux réuni par le magazine professionnel Screen International. Les films les moins côtés? "La Fracture" de Catherine Corsini, "Titane" de Julia Ducournau", Tre Piani" de Nani Moretti et "Flag Day" de Sean Penn.

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