Un ministre français dénonce des "pressions politiques" polonaises pour l'empêcher d'aller en zone anti-LGBT
Le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a subi des "pressions politiques" des autorités polonaises pour le dissuader de se rendre dans une des zones "libres d'idéologie LGBT" décrétées dans le pays, a-t-il affirmé jeudi.
"J'avais indiqué aux autorités polonaises que j'irais dans une ville polonaise qui s'appelle Krasnik" en marge d'une visite officielle en début de semaine, a-t-il expliqué sur France Inter. "Ils n'ont pas souhaité que j'y aille. Ce n'était pas une interdiction physique, c'était une pression politique", a-t-il expliqué, en précisant avoir été averti que "si j'y allais il n'y aurait pas d'entretien officiel au cours de cette visite".
"Je pense que c'est très grave, mais je ne veux pas polémiquer avec un gouvernement, ce qui est très grave c'est la situation de fond, pas mon cas personnel", a-t-il poursuivi.
M. Beaune, qui a fait son "coming out" en décembre, avait à l'époque annoncé qu'il se rendrait dans une des zones "libres d'idéologie LGBT" qu'il a qualifiées de "scandale absolu".
Avec le soutien tacite du gouvernement, plusieurs communes se sont déclarées libres de "l'idéologie LGBT" en signe de protestation contre le soutien aux droits des personnes LGBT du maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, un des chefs de l'opposition.
"J'irai, mais j'ai pris la décision de rester en Pologne, de maintenir cette visite en ce jour symbolique du 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, parce qu'il y a aussi en Pologne des attaques sur les droits des femmes", a souligné le secrétaire d'Etat français.
"Je suis sûr que cela sera à un moment condamné, qu'il y aura des conséquences", a-t-il conclu, en rappelant que le Parlement européen doit voter ce jeudi une résolution symbolique proclamant l'Union européenne "zone de liberté" pour les personnes LGBT.
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