Un nanosatellite français fin prêt à épier une exoplanète

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Par AFP - Paris
Publié le 10 janvier 2018 - 20:25
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Image du nanosatellite PicSat fournie par Lesia/ Observatoire de Paris-PSL le 10 janvier 2018
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© Handout / LESIA/Observatoire de Paris-PSL/AFP
Image du nanosatellite PicSat fournie par Lesia/ Observatoire de Paris-PSL le 10 janvier 2018
© Handout / LESIA/Observatoire de Paris-PSL/AFP

Il a la taille d'une bouteille d'eau et une grande soif d'espace: un nanosatellite français sera lancé vendredi par une fusée indienne pour observer depuis l'espace une jeune étoile, Beta Pictoris, et son exoplanète.

Equipé d'un télescope de 5 cm de diamètre, PicSat sera placé sur une orbite à 505 km au dessus de la Terre par le lanceur PSLV de l'agence spatiale indienne. Le décollage est prévu à 4h58 heure française (3h58 GMT).

Située à seulement 63,4 années-lumière de la Terre et visible depuis l'hémisphère sud, Beta Pictoris est une étoile très jeune et très brillante, ce qui en fait un bon objet d'étude pour les astronomes.

Agée de 23 millions d'années seulement, elle est entourée d'un grand disque de poussières, de gaz et de débris rocheux, vestige du nuage primitif qui a donné naissance à l'étoile, souligne le CNRS (Centre national de la recherche scientifique).

En 2009, une équipe française dirigée par l'astrophysicienne Anne-Marie Lagrange, a découvert dans ce système planétaire une planète gazeuse géante, Beta Pictoris b, encore en cours de formation. Elle est sept fois plus massive que Jupiter, qui tourne autour de son étoile à 1,5 milliard de kilomètres de distance.

"Lors d'une conférence en 2014 consacrée à cette exoplanète, nous nous sommes dits que, vu de la Terre, elle devrait passer devant son étoile en 2018", raconte à l'AFP Sylvestre Lacour, astrophysicien au CNRS et responsable de la mission PicSat.

Pouvoir observer ce passage ou "transit", qui se reproduit tous les 18 ans, devrait permettre de déduire la taille exacte de l'exoplanète, l'étendue de son atmosphère et sa composition chimique.

Or le transit ne durera que quelques heures. Pour pouvoir observer Beta Pictoris "24h sur 24", sans être limité par l'alternance jour/nuit et les nuages, "nous avons eu l'idée de construire un tout petit satellite" qui sera "un mini observatoire spatial" dédié à une seule étoile, ajoute Sylvestre Lacour.

D'un coût modeste (1,5 million d'euros, salaires compris), le projet, qui a reçu un financement européen, a pu démarrer en 2015. Il a été développé dans le laboratoire Lesia de l'Observatoire de Paris.

Pesant 3,5 kg, PicSat appartient à la famille des "CubeSats", constitués de l'assemblage de plusieurs modules cubiques de 10 cm de côté.

Il mesure 30 cm dans sa plus grande longueur, "la taille d'un coffret de champagne", dit Sylvestre Lacour. PicSat embarque un télescope miniaturisé et une fibre optique.

"Nous ne sommes pas certains à 100% que le transit va se produire car l'orbite de Beta Pictoris b est encore mal connue", prévient Sylvestre Lacour. "Dans ce cas, nous observerons des objets secondaires annexes autour de l'étoile".

PicSat, qui sera lancé par la fusée PSLV (Polar Satellite Launch Vehicle) avec trente autres satellites, sera opéré depuis l'observatoire de Meudon près de Paris et est prévu pour fonctionner un an.

Toute personne disposant d'un minimum d'équipement de réception radio pourra écouter ses transmissions.

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