Voile : droite et extrême droite reprochent à Macron de ne pas trancher

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Par AFP - Paris
Publié le 25 octobre 2019 - 10:42
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Marine Le Pen, le 8 septembre 2019 à Hénin-Beaumont
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© FRANCOIS LO PRESTI / AFP/Archives
Marine Le Pen, le 8 septembre 2019 à Hénin-Beaumont
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"Il s'en lave les mains": Marine Le Pen a reproché vendredi à Emmanuel Macron de ne pas répondre à la question du voile, et le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau l'a accusé de "renoncement".

"Le port du voile dans l'espace public n'est pas mon affaire. Dans les services publics, à l'école, c'est mon affaire", a déclaré le chef de l'Etat aux chaînes Antenne Réunion et Réunion La 1ère, lors d'une visite à La Réunion, en s'en prenant avec virulence au "communautarisme" et au voile lorsqu'il est un "instrument de revendication et de séparatisme" dans "certains quartiers".

Le président Emmanuel Macron, "c'est Ponce Pilate, il répond: +Je m'en lave les mains+", a estimé vendredi matin sur France 2 la présidente du Rassemblement national, qui veut interdire le voile et tous les signes religieux ostentatoires dans tout l'espace public.

M. Macron "n'est pas chef des services publics, il est président de la République. Il est garant de la préservation de la laïcité qui est (…) un trésor français. Et dans le même temps il vient dire: +il y a des quartiers entiers, il y a un islam politique qui, au travers du communautarisme, cherche à faire sécession avec la République+. Et à cela qu'est-ce qu'il apporte comme réponse? Rien, je m'en lave les mains", a accusé la dirigeante d'extrême droite finaliste de la présidentielle en 2017.

Pour le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, la déclaration d'Emmanuel Macron s'apparente à un "renoncement". Son parti a déposé une proposition de loi pour interdire le port du voile lors des sorties scolaires, qui sera examinée mardi au Sénat. M. Retailleau veut aussi supprimer les aides sociales pour les femmes qui portent le voile intégral.

"Il ne sert à rien de déplorer une dérive communautariste si c’est aussitôt pour renoncer à lutter contre l’islam politique et se borner à rappeler des généralités", a déploré dans un communiqué le sénateur de Vendée. "Ce qu’a dit Emmanuel Macron hier, ou plutôt ce qu’il n’a pas dit, est grave car il ne s’agit ni plus ni moins que d’un renoncement à défendre les valeurs françaises dont nous avons pourtant tout lieu d’être fier".

A gauche, le porte-parole des députés PS Boris Vallaud a estimé que le chef de l'Etat avait "pour partie" clos le débat: "il vient de fermer le ban, j'espère que son ministre de l'Education nationale l'entendra", a-t-il dit sur LCI, tout en jugeant "nécessaire" que M. Macron fasse un discours solennel sur la laïcité.

Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, a de son côté souligné, sans plus de précisions, que le groupe parlementaire et LREM sont en train "d'organiser une démarche coordonnée pour clarifier ces notions" de laïcité et de communautarisme, pour "envisager les bonnes réponses".

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