Afghanistan : des milliers de participants à Kaboul pour une "loya jirga" sur la paix

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Par AFP - Kaboul
Publié le 29 avril 2019 - 11:38
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Des participants à la "loya jirga", la grande assemblée de notables afghans, en prière, à Kaboul, le 29 avril 2019.
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Des participants à la "loya jirga", la grande assemblée de notables afghans, en prière, à Kaboul, le 29 avril 2019.
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Des milliers de délégués venus de tout l'Afghanistan ont entamé lundi à Kaboul une "loya jirga", une grande assemblée sous très haute sécurité, afin de discuter des efforts des États-Unis pour parvenir à un accord de paix avec les talibans.

Plus de 3.000 politiciens, responsables religieux, dirigeants communautaires et autres membres de la société civile sont conviés à cet événement prévu sur quatre jours, considéré comme le plus important de l'histoire moderne afghane.

"Nous voulons préciser les grandes lignes des négociations avec les talibans", a déclaré le président afghan Ashraf Ghani lors de l'ouverture du sommet. "Nous voulons des conseils clairs de votre part à tous."

Les "loya jirga", - "grande assemblée" en langue pachtoune -, ont une histoire séculaire. Elles sont convoquées périodiquement pour parvenir à un consensus sur les grandes questions politiques.

Celle-ci se tient alors qu'Etats-Unis et talibans discutent depuis des mois d'un potentiel retrait des troupes américaines en échange d'un cessez-le-feu et d'autres engagements de la part des rebelles.

Mais les autorités afghanes, qualifiées de "marionnettes" de Washington par les insurgés, ont jusqu'à présent été tenues à l'écart de ces discussions. Une nouvelle série de pourparlers entre les talibans et les États-Unis doit avoir lieu au Qatar dans les prochains jours.

Le gouvernement d'Ashraf Ghani espère que la jirga définira les conditions de Kaboul pour tout accord, notamment le maintien de la Constitution et la protection des droits des femmes, des médias et de la liberté d'expression.

Mais lui-même ne fait pas l'unanimité. le chef de l'exécutif afghan Abdullah Abdullah, l'ex-chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar et l'ancien conseiller à la sécurité nationale Mohammad Haneef Atmar boycottent l'événement, affirmant qu'il a été organisé sans consultation et qu'il est utilisé par Ashraf Ghani pour faire campagne en vue de l'élection présidentielle prévue en septembre.

M. Ghani avait également invité les talibans à la loya jirga. Mais les insurgés, qui mènent une guérilla acharnée depuis 2001, ont refusé d'y participer.

Dans une déclaration la semaine dernière, ils ont averti que toute décision ou résolution prise lors d'une loya jirga n'est "jamais acceptable pour les fils réels et dévoués de cette patrie".

"Venez parler n'importe où dans le pays, pourquoi ne voulez-vous pas parler aux Afghans ?", a lancé le président, s'adressant aux insurgés.

"Nous sommes prêts à vous parler sans conditions préalables", a-t-il ajouté.

La dernière jirga en date avait eu lieu en 2013, lorsque ses participants avaient approuvé un accord de sécurité qui permettait aux troupes américaines de rester en Afghanistan après leur retrait prévu en 2014.

Une grande partie de Kaboul a été fermée lundi, l'accès aux collines donnant sur la capitale ayant été bloqué. La semaine a été déclarée fériée par les autorités pour assurer la protection de l'événement.

En 2011, les talibans avaient tiré des roquettes sur la tente abritant une précédente assemblée.

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