Au Vietnam, Jim Mattis sur un site de stockage de l'Agent Orange, héritage de la guerre

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Par AFP - Biên Hòa
Publié le 17 octobre 2018 - 13:34
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Un soldat vietnamien près d'un panneau avertissant de la dangerosité d'un ancien site de stockage de l'Agent orange, le 17 octobre 2018 sur la base aérienne de Bien Hoa, près de Ho-Chi Minh-Ville
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© Thomas WATKINS / AFP
Un soldat vietnamien près d'un panneau avertissant de la dangerosité d'un ancien site de stockage de l'Agent orange, le 17 octobre 2018 sur la base aérienne de Bien Hoa, près de Ho
© Thomas WATKINS / AFP

Le ministre de la Défense américain Jim Mattis s'est rendu mercredi au Vietnam sur un ancien site de stockage de l'Agent Orange, l'herbicide toxique déversé par millions de litres pendant la guerre pour détruire les jungles où se cachaient les rebelles vietcongs.

"Nous avons promis d'aider. L'Amérique tient ses promesses de gérer certains héritages du passé", a déclaré Mattis, dont le frère aîné a fait la guerre du Vietnam, avant sa visite sur ce site de stockage qui avait été stratégiquement installé sur la base aérienne de Bien Hoa, près de l'ancienne Saïgon, aujourd'hui rebaptisée Ho-Chi-Minh-ville.

"Quand je rentrerai, je pourrai parler au Congrès et leur dire ce que j'ai vu de mes propres yeux sur le site", a-t-il ajouté.

Un programme de l'USAID de nettoyage de ce site des résidus d'Agent Orange, dont les sols restent un des plus pollués de ce pays martyrisé par les largages par avion d'Agent Orange mais aussi de napalm, doit commencer l'an prochain et s'étaler sur dix ans.

La promesse de nettoyer le site, nettoyé à la hâte à la fin de la guerre, date de l'administration de Barack Obama et le budget, évalué à près de 340 millions d'euros, n'a pas été coupé par l'administration Trump comme elle a pu le faire sur d'autres projets de la précédente administration.

Entre 1962 et 1971, les Etats-Unis ont déversé par avion près 80 millions de litres d'Agent Orange, contenant de la dioxine, sur les forêts qui facilitaient la progression de la guérilla communiste dans le sud du Vietnam.

Selon Hanoï, le nombre de victimes se monterait à trois millions, dont un million souffrant de graves séquelles encore aujourd'hui, parmi lesquels 150.000 malformations congénitales.

Sur les sites les plus contaminés, les concentrations toxiques étaient encore 400 fois supérieures aux normes acceptables, en 2012, date du début des opérations américano-vietnamiennes de décontamination de l'Agent Orange.

Une grande partie des produits étaient mélangés, stockés et embarqués dans les avions à Bien Hao mais aussi sur la base américaine de Danang, l'un des sites les plus atteints. Celui-ci vient d'être décontaminé grâce à programme de près de 95 millions d'euros de l'USAID.

En 2010, les Etats-Unis ont reconnu les effets de l'Agent Orange, souvent des cancers, sur la santé.

Le département américain des anciens combattants a entrepris d'indemniser ses vétérans et Washington a décidé d'aider les Vietnamiens handicapés "quelle que soit la cause".

Mais des victimes vietnamiennes ont tenté d'obtenir réparation par la justice américaine, mais leur cas a été rejeté par la Cour suprême en 2009.

Les bombes incendiaires au napalm (essence, naphtalène et palmitate) et l'Agent Orange font partie des atrocités emblématiques de la guerre du Vietnam.

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