Bénin/Burkina : les deux ex-otages français "très marqués"

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Par AFP - Paris
Publié le 12 mai 2019 - 17:32
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Les ex-otages français Patrick Picque (droite) et Laurent Lassimouillas (gauche) avec une ex-otage sud-coréenne parlent à la presse à leur arrivée en France le 11 mai 2019
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© FRANCOIS GUILLOT / POOL/AFP
Les ex-otages français Patrick Picque (droite) et Laurent Lassimouillas (gauche) avec une ex-otage sud-coréenne parlent à la presse à leur arrivée en France le 11 mai 2019
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Les deux otages français libérés par des forces spéciales et rapatriés samedi en France sont "très marqués" par ce qu'ils ont vécu et "très affectés" par la mort de deux soldats français et de leur guide, a déclaré dimanche le responsable du Centre de crise du Quai d'Orsay.

"Ils sont très fatigués et marqués de leur détention et par ailleurs très affectés par les conséquences en vies humaines de tout cela", a déclaré Eric Chevallier, qui est allé les chercher au Burkina Faso après leur libération dans la nuit de jeudi à vendredi.

Ils sont "dans l'humilité", "conscients du sacrifice de trois vies", celle de deux commandos des forces spéciales françaises durant leur libération au Burkina Faso et de leur guide lors de leur enlèvement au Bénin, a-t-il dit à l'AFP.

Patrick Picque et Laurent Lassimouillas avaient été enlevés le 1er mai pendant un séjour touristique au Bénin, pays jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest mais dans une zone déconseillée par le ministère français des Affaires étrangères.

Dans les conseils aux voyageurs émis sur le site du Quai d'Orsay, les zones en rouge sont "formellement déconseillées" et les zones orange "déconseillées sauf raison impérative". Le ministère ne peut interdire formellement des déplacements, juste émettre des recommandations.

"Leur lodge était en zone orange, donc déconseillé sauf raison impérative - or le tourisme n'en fait pas partie - et la voiture et le chauffeur tué ont été retrouvés tout près de la frontière (bénino-burkinabè) en zone rouge", a déclaré le directeur du Centre de crise et de soutien (CDCS).

Les deux touristes étaient partis en safari dans le parc de la Pendjari, l'un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l'Ouest, qui s'étend sur près de 5.000 km le long de la frontière burkinabé.

Les consignes aux voyageurs avaient été "durcies le 10 décembre 2018 compte tenu de l'aggravation de la situation sécuritaire au Burkina et des inquiétudes sur la porosité de la frontière", a-t-il rappelé.

La zone frontalière avec le Burkina a alors été classée "rouge" et une partie du parc de la Pandjari où ils séjournaient est devenue "orange".

La carte a été remodifiée le 10 mai et l'ensemble du parc classé rouge après leur enlèvement, "compte tenu d'une meilleure compréhension de ce qu'il s'était passé", a ajouté le responsable du Quai d'Orsay.

Les deux touristes ont été transférés du Bénin au Burkina et s'apprêtaient à passer au Mali où ils auraient été remis à un groupe jihadiste, probablement la katiba Macina, ce qui aurait compliqué toute opération pour les sauver, selon les autorités françaises.

La menace jihadiste au Sahel, concentrée initialement au Mali, s'est étendue depuis au Burkina Faso et plane désormais sur les pays côtiers du Golfe de Guinée, jusque-là épargnés, comme le Bénin.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a jugé que les deux touristes avaient pris des "risques majeurs" en se rendant dans une "zone considérée depuis pas mal de temps comme une zone rouge".

L'un des deux ex-otages, Laurent Lassimouillas, a concédé samedi qu'ils auraient dû "prendre davantage en compte les recommandations de l'Etat".

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