Cambodge : un cinéaste australien gracié va être expulsé

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Par AFP - Phnom Penh
Publié le 22 septembre 2018 - 11:06
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La cinéaste australien James Ricketson arrive au tribunal de Phnom Penh pour son procès le 16 août 2018
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© TANG CHHIN Sothy / AFP/Archives
La cinéaste australien James Ricketson arrive au tribunal de Phnom Penh pour son procès le 16 août 2018
© TANG CHHIN Sothy / AFP/Archives

Un cinéaste australien gracié et libéré vendredi après avoir été condamné à six ans de prison au Cambodge pour avoir fait voler un drone au-dessus d'une manifestation d'opposition, va être expulsé samedi, ont indiqué les services d'immigration.

Le tribunal de Phnom Penh qui avait condamné James Ricketson, âgé de 69 ans, avait évoqué une "collecte d'informations susceptible d'affecter la sécurité nationale", au terme d'un procès qualifié de "simulacre absurde" par Human Rights Watch.

L'Australien a reçu vendredi une grâce royale du roi du Cambodge demandée par le Premier ministre Hun Sen.

"Nous allons l'expulser aujourd'hui", a fait savoir Keo Vanthan, porte-parole du ministère de l'immigration, à l'AFP. "Nous recherchons un vol."

L'information a été confirmée par l'avocat de M. Ricketson, Kong Sam Onn, qui précise que son visa pour le Cambodge a expiré.

Le cinéaste australien était détenu depuis juin 2017 pour avoir fait voler un drone au-dessus d'un rassemblement du principal parti d'opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge (Cambodge National Rescue Party, CNRP).

Lors de son procès en août, son compatriote Peter Weir, plusieurs fois nommé aux Oscars et salué par la critique pour "The Truman Show" et "Le Cercle des poètes disparus", était venu témoigner en sa faveur.

Lors du procès qualifié de mascarade par les organisations de défense des droits de l'homme, le procureur avait accusé Ricketson de dissimuler derrière son travail de cinéaste des activités d'espionnage mais le verdict n'avait pas nommé le pays pour lequel il était censé espionner.

Une série de députés d'opposition et de militants ont été libérés dans les semaines suivant les élections législatives de juillet, très critiquées.

Principale formation d'opposition, le CNRP avait été dissous plusieurs mois avant les législatives, permettant au Parti du peuple cambodgien (PPC), ex-communiste, de Hun Sen de remporter l'ensemble des 125 sièges du Parlement, faisant du Cambodge de facto procès un régime à parti unique.

Hun Sen, qui dirige le Cambodge depuis trois décennies, a commencé depuis à alléger la répression. La grâce de M. Ricketson intervient quelques jours avant que Hun Sen se rende à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies.

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