Colombie : premier procès des FARC, leur chef demande "pardon"

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Par AFP - Bogota
Publié le 14 juillet 2018 - 04:29
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L'ancien leader des FARC Rodrigo Londoño, dit "Timochenko", le 13 juillet 2018 à Bogota, en Colombie
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© Raul ARBOLEDA / AFP
L'ancien leader des FARC Rodrigo Londoño, dit "Timochenko", le 13 juillet 2018 à Bogota, en Colombie
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L'ancien leader des FARC Rodrigo Londoño, dit "Timochenko", a demandé "pardon" aux victimes des enlèvements de la guérilla marxiste, lors du premier procès ouvert vendredi des chefs guérilleros, prévu par l'accord de paix de 2016.

"Nous demandons pardon à toutes (les victimes), nous ferons l'impossible pour qu'elles puissent connaître la vérité sur ce qui s'est passé, nous assumerons la responsabilité qui nous incombe", a déclaré Rodrigo Londono, à l'issue de cette première journée du procès à Bogota des responsables des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

A la suite de l'accord de paix conclu avec la gouvernement en 2016 à La Havane, les FARC se sont depuis converties l'an dernier en parti politique, gardant le même acronyme.

Les ex-guérilleros, qui se sont engagés à rendre compte de leurs crimes et à dédommager leurs victimes, sont poursuivis pour 6.162 cas d'enlèvements, commis entre 1993 et 2012, parmi lesquels celui de la franco-colombienne Ingrid Betancourt, séquestrée durant six ans jusqu'à sa libération par l'armée le 2 juillet 2008.

La justice a convoqué 31 anciens chefs guérilléros, sous l'inculpation de "détention illégale de personnes".

Seuls Timochenko, nom de guerre de Londono, et Pablo Catatumbo et Carlos Lozada, deux autres ex-dirigeants des FARC, se sont présentés au procès, les autres accusés ayant envoyé leurs avocats.

Ils vivent tous en liberté, sauf Jesús Santrich -- un autre ex-dirigeant détenu par les États-Unis pour trafic de drogue -- qui s'est exprimé par vidéoconférence depuis sa prison.

S'ils respectent l'accord signé avec le gouvernement colombien et abandonnent toute violence, les anciens membres de la guérilla, devenue parti politique, purgeront des peines plus courtes, allant de cinq à huit ans d'incarcération dans un lieu alternatif à la prison.

"Je suis ici à votre disposition, profondément ému de voir la manière dont se concrétise le rêve que nous avons bâti à La Havane", où l'accord qui a mis fin à plus de 50 ans de conflit a été conclu, a déclaré Timochenko.

Près de 7.000 guérilleros ont depuis déposé les armes et le parti nouvellement créé, la Force alternative révolutionnaire commune, aura 10 députés au Parlement à partir du 20 juillet.

L'accord de paix divise toutefois encore profondément la Colombie, certaines victimes exigeant d'abord la vérité concernant les enlèvements de leurs proches et le sort qui leur a été réservé, avant toute clémence de la justice.

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