Gaza : Israël rouvre les points de passage après six jours de fermeture

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Par AFP - Jérusalem
Publié le 31 mars 2019 - 22:54
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Des proches de Bilal al-Najjar, lors des funérailles de ce Palestinien de 17 ans, le 31 mars 2019 à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza
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© MAHMUD HAMS / AFP
Des proches de Bilal al-Najjar, lors des funérailles de ce Palestinien de 17 ans, le 31 mars 2019 à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza
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Israël a rouvert dimanche les points de passage vers Gaza, sur fond de négociations en vue d'une trêve, après six jours de fermeture liée au tir d'une roquette sur son territoire et à une nouvelle montée des tensions avec le Hamas.

Cette décision, annoncée par une porte-parole du ministère de la Défense, a été prise malgré cinq tirs de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël dans la nuit de samedi à dimanche, qui ont provoqué en représailles des tirs de chars israéliens sur des positions du Hamas, mouvement au pouvoir depuis 2007 dans l'enclave palestinienne.

Les échanges de feu n'ont pas fait de victime, ont précisé l'armée et des témoins à Gaza.

Le point de passage d'Erez, pour les personnes, et celui de Kerem Shalom, pour les marchandises, avaient été fermés lundi après qu'une roquette tirée de la bande de Gaza s'est abattue sur une maison dans le centre d'Israël, faisant sept blessés légers.

La réouverture des points de passage intervient au lendemain de rassemblements de dizaines de milliers de Gazaouis le long de la frontière entre l'enclave palestinienne et Israël, hermétique et lourdement gardée par l'armée israélienne.

Des heurts qui ont éclaté avec les soldats israéliens ont fait quatre morts et des centaines de blessés palestiniens, sans atteindre toutefois l'intensité susceptible de provoquer l'escalade redoutée.

Les Gazaouis étaient appelés à marquer le premier anniversaire d'une mobilisation contre le blocus imposé par Israël depuis plus de dix ans sur l'enclave, et pour le droit au retour sur les terres qu'eux-mêmes ou leurs parents ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948.

Au moins 262 Palestiniens ont été tués depuis le début du mouvement, appelé "Grandes marches du retour", au cours des manifestations ou dans des frappes israéliennes de représailles à des actes hostiles en provenance de l'enclave sous blocus. Deux soldats israéliens ont été tués.

Dimanche, les funérailles de l'un des quatre jeunes Palestiniens tués samedi, Tamer Abou al Kheir, 17 ans, ont eu lieu dans la ville même de Gaza, en présence de ses proches mais aussi du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a constaté un correspondant de l'AFP.

- "Préparés à toute éventualité" -

Après des semaines de tensions et dans un contexte compliqué par l'approche des législatives israéliennes le 9 avril, cet anniversaire a suscité de vives craintes qu'un nouveau conflit éclate avec l'Etat hébreu.

L'armée israélienne avait déployé des milliers de soldats et des dizaines de tireurs d'élite, ainsi que des chars et de l'artillerie.

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé que son pays restait "préparé à une opération de grande envergure" à Gaza.

"J'ai donné l'ordre de laisser les forces de l'armée en alerte, nous sommes préparés à toute éventualité, y compris à une opération de grande envergure", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv pour accueillir le président brésilien Jair Bolsonaro.

Israël avait envoyé ces derniers jours des renforts autour de l'enclave.

L’Egypte, intermédiaire traditionnel entre le Hamas et Israël qui se sont livré trois guerres depuis 2007, s'emploie à instaurer une trêve durable alors que le mouvement islamiste palestinien et l'Etat hébreu passent tous deux pour réticents à un nouvel affrontement et sont sous pression.

Le Hamas a fait face récemment à des manifestations contre le marasme économique à Gaza, enclave coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée et éprouvée par les conflits, la pauvreté et l'enfermement. Les rassemblements ont été sévèrement réprimés.

Quant au Premier ministre israélien, au pouvoir depuis une décennie mais confronté à une forte concurrence aux législatives, il est accusé par ses adversaires de faiblesse face au Hamas, mais ne veut pas s'engager dans une nouvelle guerre avant les élections.

Le Hamas cherche dans les tractations à alléger le blocus israélien. Israël justifie le blocus par la nécessité de contenir le Hamas et réclame au préalable le retour au calme le long de la frontière.

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