GB : décès de Paddy Ashdown, ex haut représentant en Bosnie

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Par AFP - Londres
Publié le 22 décembre 2018 - 22:21
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Photo archive du 26 avril 2012 montrant l'ancien chef du parti libéral-démocrate et ex haut représentant en Bosnie Paddy Ashdown au cours d'une interview à Brighton
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© Adrian DENNIS / AFP/Archives
Photo archive du 26 avril 2012 montrant l'ancien chef du parti libéral-démocrate et ex haut représentant en Bosnie Paddy Ashdown au cours d'une interview à Brighton
© Adrian DENNIS / AFP/Archives

Le Britannique Paddy Ashdown, ex-militaire de carrière qui dirigea le parti libéral-démocrate avant d'occuper le poste de haut représentant en Bosnie de 2002 à 2006, est décédé à 77 ans, a annoncé samedi son parti.

Il a apporté une "énorme contribution pour faire avancer la cause du libéralisme" et il nous "manquera beaucoup", a estimé dans un communiqué le parti libéral-démocrate, qu'il avait dirigé de 1988 à 1999. Paddy Ashdown avait annoncé en novembre qu'il était atteint d'un cancer.

L'ancien Premier ministre conservateur John Major (1990-1997) a salué "un homme de devoir, de passion et de dévotion pour le pays qu'il aimait". "Au gouvernement, Paddy Ashdown était mon adversaire. Dans la vie, il était un ami très apprécié"

Entre mai 2002 et janvier 2006, Paddy Ashdown avait "dirigé" la Bosnie-Herzégovine d'une main de fer, n'hésitant pas à faire usage des pouvoirs discrétionnaires conférés par l'accord de Dayton, qui en novembre 1995 avait mis un terme à trois ans de guerre interethnique.

Son autoritarisme lui a valu d'être accusé d'avoir créé un "protectorat déguisé". Mais il a arraché des réformes clés: la mise sous un commandement central des armées des deux entités, la Republika Srpska (Serbes) et la Fédération croato-musulmane, un accord sur l'unification des forces de police et l'instauration d'un système douanier commun.

Le 30 juin 2004, Paddy Ashdown a pris la plus spectaculaire décision de son mandat, en limogeant 60 responsables serbes de Bosnie accusés de soutenir des inculpés en fuite du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Réputé en Grande-Bretagne pour sa probité, peu enclin aux compromissions, il a congédié sur le champ les dirigeants de Bosnies inculpés de corruption.

Né à New Delhi, Jeremy Ashdown passe toute sa jeunesse en Irlande du Nord, ce qui lui vaudra d'être appelé "Paddy", le surnom donné aux Irlandais par les Britanniques.

A 18 ans, il s'engage dans les Royal Marines où il sert pendant 12 ans de Belfast à Aden, de Bornéo à Hong Kong, apprenant le mandarin.

Lorsqu'il quitte l'armée en 1971, ce fils de colonel, aux traits rugueux et au franc-parler, rejoint le ministère des Affaires étrangères qui l'envoie en poste à Genève, à la représentation britannique auprès des Nations unies.

Cinq ans plus tard, il rentre au pays pour se lancer en politique. Elu député en 1983, il prend la tête cinq ans plus tard du parti libéral-démocrate, né des cendres des sociaux-démocrates et des libéraux, deux petits mouvements qui "ne s'entendaient sur rien, pas même sur le nom à prendre".

Ne redoutant pas d'afficher ses penchants proeuropéens - alors une hérésie au Royaume-Uni - il connaît une ascension politique fulgurante, faisant de ce groupuscule la troisième force politique du pays, avant d'en quitter la direction en 1999.

Après son départ de Bosnie, Lord Ashdown, marié et père de deux enfants, s'était retiré dans le sud-ouest de l'Angleterre, se consacrant à son "rôle de grand-père et au jardinage".

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