L'ancien leader de l'ETA Josu Ternera arrêté en France

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Par AFP - Madrid
Publié le 16 mai 2019 - 12:36
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Un des plus influents chefs de l'organisation séparatiste basque ETA, dissoute en 2018, Josu Ternera, a été arrêté jeudi en France après plus de 16 ans de cavale, ont annoncé les autorités espagnoles.

De son vrai nom Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, cet ancien numéro un de l'organisation a été tour à tour l'inspirateur d'une stratégie d'attentats meurtriers puis le promoteur de négociations de paix avec l'Etat espagnol avant d'être écarté de la direction du groupe.

Fondée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, l'ETA a tué au moins 853 personnes durant quatre décennies de violence pour l'indépendance du Pays Basque.

Elle a décrété un cessez-le-feu en 2011 avant de se dissoudre en mai 2018. Ternera avait été la voix lisant le communiqué annonçant la dissolution de l'organisation séparatiste.

Josu Ternera, 68 ans, a été arrêté "aux premières heures de la matinée aujourd'hui à Sallanches", en Haute-Savoie (sud-est), dans une opération conjointe avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française, a annoncé le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué.

Le maire de cette commune, Georges Morand, a précisé à l'AFP que l'arrestation avait eu lieu "sur le parking de l'hôpital de Sallanches où il se rendait pour être soigné" alors que l'ancien "etarra", qui vivait près de Saint-Gervais-les-Bains, souffrirait d'un cancer, selon les médias espagnols.

Selon le gouvernement espagnol, Josu Ternera était le militant de l'ETA le plus recherché par les polices espagnole et française et faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il avait échappé de justesse à plusieurs tentatives d'arrestation.

Il était recherché depuis 2002, quand, député régional d'Euskal Herritarrok, coalition nationaliste radicale, il était passé dans la clandestinité après avoir été cité à comparaître en justice pour son rôle présumé dans un attentat contre une caserne de la Garde civile à Saragosse, dans le nord de l'Espagne, qui avait fait 11 morts, dont cinq enfants, en 1987.

- Voitures piégées -

Il est considéré comme le commanditaire de cette attaque et l'instigateur de la stratégie d'attentats à la voiture piégée adoptée par l'ETA dans les années 80.

Selon les experts de la lutte anti-terroriste, il avait aussi mis sur pied le commando "itinérant" d'ETA formé de militants français qui a été le plus meurtrier de l'organisation.

Ternera avait rejoint l'ETA autour de la fin des années 1960, pendant la dictature de Franco, et s'était réfugié en France dans les années 1970.

Chef de l'ETA de la fin des années 1970 jusqu'au moins à son arrestation en France en 1989, il avait fini par être écarté de l'état-major de l'ETA en 2006 par les plus radicaux.

- Négociations -

Après avoir établi des contacts avec le gouvernement espagnol en vue de négociations de paix dès les années 1980, il avait joué un rôle de premier plan dans les discussions tenues avec le gouvernement socialiste de Jose Luis Rodriguez Zapatero à partir de 2005.

En 1990, Ternera avait été condamné par la justice française à dix ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour pour "association de malfaiteurs". "J'ai été, je suis et je serai toujours membre de l'ETA, je suis fier de l'être", avait-il déclaré lors de son procès.

"Je milite dans les rangs de l'ETA depuis ma jeunesse, dès que j'ai pris conscience de la répression qui s'exerçait contre ma culture, mon pays et ma langue. J'ai alors voulu entrer dans une organisation qui luttait sur tous les fronts pour faire reconnaître le droit du Pays Basque à l'indépendance", avait-il proclamé.

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a rendu hommage dans un tweet à la Guardia civil et à la DGSI. "La coopération franco-espagnole a de nouveau démontré son efficacité", s'est félicité le dirigeant socialiste.

En France, on indiquait de source judiciaire que Josu Ternera avait été arrêté en exécution d'un mandat d'arrêt à la suite de sa condamnation en 2017, en son absence, à 8 ans de prison.

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