L'Australie propose de déplacer les réfugiés de Papouasie à l'île Nauru

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Par AFP
Publié le 11 octobre 2017 - 12:43
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Le camp de l'île de Manus en 2016, en Papouasie-Nouvelle-Guinée
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© Handout / REFUGEE ACTION COALITION/AFP/Archives
Le centre de rétention australien pour réfugiés sur l'île de Manus, le 14 juin 2017 en Papouasie-Nouvelle-Guinée
© Handout / REFUGEE ACTION COALITION/AFP/Archives

L'Australie propose aux réfugiés détenus dans un camp de Paouasie-Nouvelle-Guinée, voué à la fermeture d'ici la fin du mois, de les relocaliser à Nauru, minuscule île du Pacifique, dans un autre centre de rétention controversé géré par Canberra.

Canberra mène une politique extrêmement dure vis-à-vis des migrants qui tentent de gagner ses côtes, en les reléguant dans des camps sur Manus, en Papouasie, ou dans le micro-Etat insulaire de Nauru.

Au final, l'Australie n'accepte aucun de ces réfugiés sur son sol, tentant de renvoyer dans des pays tiers comme le Cambodge ceux d'entre eux qui remplissent les critères du droit d'asile.

Les conditions de vie à Manus et Nauru sont dénoncées par de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme et des médecins qui citent les graves problèmes psychologiques des détenus, les tentatives d'automutilation et de suicide.

La justice de Papouasie-Nouvelle-Guinée avait jugé l'an dernier anticonstitutionnelle la détention de réfugiés à Manus. Canberra est censé fermer le camp d'ici la fin du mois.

Les autorités australiennes ont déclaré mercredi que les migrants qui y sont détenus pourraient être transférés sur Nauru.

"Le gouvernement de Nauru a accepté de recevoir des réfugiés (de Papouasie) sur Nauru dans l'attente de leur relocalisation dans un pays tiers", a déclaré un porte-parole du ministre australien de l'Immigration Peter Dutton. "Cette relocalisation se fait sur la base du volontariat. Personne ne sera forcé à aller à Nauru".

Les détenus ont jusqu'au 23 octobre pour faire connaître leurs souhaits.

Près de 800 hommes sont retenus à Manus, et 371 hommes, femmes et enfants sont détenus à Nauru, selon des chiffres de l'administration australienne datant du 31 juillet.

Canberra avait aussi conclu un accord avec l'administration Obama pour envoyer un certain nombre de réfugiés aux Etats-Unis, accord dénoncé avec virulence par le président Donald Trump.

En septembre, un premier groupe de 54 personnes ont reçu le feu vert pour leur installation aux Etats-Unis et une vingtaine de personnes se sont envolées pour ce pays.

Mais ceux qui restent craignent qu'un transfert sur Nauru ne prolonge leur agonie. "Envoyer des réfugiés de la prison de Manus à Nauru est inacceptable", a déclaré sur Twitter un détenu de Manus, Behrouz Boochani. "Comment le gouvernement peut-il vouloir envoyer les gens d'un enfer vers un autre après quatre ans?"

Canberra justifie sa politique au nom de la lutte contre les gangs de passeurs et de la nécessité de dissuader les migrants -- dont bon nombre viennent d'Iran, d'Irak, de Somalie ou d'Afghanistan -- de tenter la périlleuse traversée vers l'Australie.

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