Le poseur de bombes du Texas se suicide, la police retrouve une "confession"

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Par Suzanne CORDEIRO avec Christophe VOGT à Washington - Austin (Etats-Unis) (AFP)
Publié le 21 mars 2018 - 14:09
Mis à jour le 22 mars 2018 - 08:13
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Une scène de crime.
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©Tony Webster/Flickr
Le suspect a fait sauter une bombe à bord de sa voiture.
©Tony Webster/Flickr

La police a annoncé mercredi soir avoir retrouvé une apparente "confession" de l'homme soupçonné d'être l'auteur de la série d'attentats au colis piégé au Texas, qui s'est donné la mort en début de journée alors qu'il allait être arrêté.

L'homme, dont les motivations ne sont toujours pas clairement établies, a été identifié par les autorités comme étant Mark Anthony Conditt, âgé de 23 ans.

Il serait à l'origine de cinq explosions de colis piégés qui ont fait deux morts et plusieurs blessés en trois semaines à Austin et dans sa région. Une sixième bombe artisanale, qui ne s'est pas déclenchée, a aussi été retrouvée dans le secteur.

Son téléphone contenait un enregistrement vidéo "de 24 minutes où il parle de ce qu'il a fait. Je classifierais ça comme une confession", a annoncé mercredi soir le chef de la police de la ville, Brian Manley.

"Dans cet enregistrement, le suspect décrit les six bombes qu'il a fabriquées avec un niveau de détails tel qu'il spécifie clairement les différences entre les six bombes", a-t-il ajouté.

Depuis la première explosion, le 2 mars, plusieurs centaines d'agents de la police locale et fédérale étaient sur la trace du "poseur de bombes en série".

Le président Donald Trump, qui avait dénoncé des actes perpétrés par des "malades", a félicité la police mercredi matin. "LE POSEUR DE BOMBES PRESUME D'AUSTIN EST MORT. Beau travail de la police et de tous ceux impliqués", a-t-il écrit sur Twitter.

"Je pense que tout le monde respire mieux ce matin", a affirmé le maire d'Austin, Steve Adler, même si "l'enquête n'est pas encore terminée".

- 'Trois longues semaines' -

La population de cette ville de près d'un million d'habitants semblait également soulagée. "Les gens sont secoués", a expliqué à l'AFP Miguel Alvarado, alors qu'un autre habitant, Ben Burroughs, avouait être "anxieux car d'autres engins pourraient être encore découverts".

Les autorités avaient promis une récompense à hauteur de 115.000 dollars pour toute information et appelé la population à lui communiquer tout enregistrement de vidéosurveillance.

Le suspect a été identifié notamment grâce à ce type d'images tournées dimanche dans une succursale de la société de livraison FedEx à Austin, où il apparaît ganté, coiffé dune casquette et portant des cheveux longs, possiblement une perruque, selon les images diffusées par la chaîne TV locale KEYE.

La police a mis 24 à 36 heures pour l'identifier et le localiser, selon M. Manley.

Le jeune homme s'est fait exploser en tentant d'échapper à un groupe d'intervention de la police, qui l'avait retrouvé mercredi matin près d'un hôtel de Round Rock, au nord d'Austin.

Les policiers cherchent à établir s'il a bénéficié de complicités. Ils ont perquisitionné l'appartement qu'il partageait à Pflugerville, dans la banlieue d'Austin, et interrogé ses deux co-locataires.

Du matériel servant à fabriquer des explosifs a été retrouvé à son domicile mais "il n'y avait pas d'engin complet", a rapporté Fred Milanowski, chargé de l'enquête pour l'ATF, l'agence fédérale qui régule les armes à feu et les explosifs.

Il s'est dit "raisonnablement certain qu'il n'y avait pas d'autres bombes" dans la nature.

- Conservateur et homophobe -

Les motivations de Mark Conditt restent inconnues. Les premières victimes étaient noires ou hispaniques, faisant craindre un acte raciste.

Mais la quatrième explosion dimanche soir a blessé deux hommes blancs, faisant pencher la police pour des cibles aléatoires.

La dernière bombe a détoné mardi avant l'aube dans un centre de tri de FedEx près de San Antonio. Une employée a été légèrement blessée.

Dans un communiqué à CNN, sa famille a affirmé qu'elle n'avait pas conscience "de l'obscurité dans laquelle Mark devait être plongé".

"Nous sommes une famille normale à tous égards. Nous aimons, nous prions, nous essayons d'inspirer et de servir les autres", a-t-elle expliqué, ajoutant "prier pour les familles des victimes".

Selon le quotidien Houston Chronicle, Mark Conditt était issu d'une famille religieuse et avait été scolarisé à domicile avant de fréquenter brièvement un lycée public.

Plusieurs médias ont fait état d'un blog datant de 2012 qui lui était attribué, où il se décrivait comme "conservateur".

Il dénonçait également le mariage gay, estimait que l'homosexualité n'était "pas naturelle" et se déclarait en faveur de la peine de mort.

Mais pour l'un de ses anciens amis, Jeremiah Jensen, Conditt n'avait rien d'un "psychopathe".

"C'était un penseur, un mec très intelligent mais que pas grand monde ne comprenait", a-t-il expliqué à la radio NPR, ajoutant qu'il l'avait fréquenté en 2012 et 2013. A cette époque, a-t-il dit, "Mark était marrant et heureux la plupart du temps".

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