Les fidèles de retour à la mosquée de Christchurch, la vie reprend son cours

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Par Glenda KWEK, Chris FOLEY - Christchurch (Nouvelle-Zélande) (AFP)
Publié le 23 mars 2019 - 06:31
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Des membres de la communauté musulmane quittent la mosquée al-Nour de Christchurch après sa réouverture, le 23 mars 2019
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© Anthony WALLACE / AFP
Des membres de la communauté musulmane quittent la mosquée al-Nour de Christchurch après sa réouverture, le 23 mars 2019
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Les musulmans ont prié samedi dans la principale mosquée de Christchurch pour la première fois depuis le massacre de 50 fidèles par un extrémiste australien le 15 mars, montrant que la vie commence à reprendre son cours huit jours après le drame.

Après l'attaque perpétrée par Brenton Tarrant dans deux mosquées de la ville du sud de la Nouvelle-Zélande, un suprémaciste blanc de 28 ans, la police avait fermé la mosquée al-Nour pour les besoins de l'enquête et des raisons de sécurité.

Le bâtiment a été restitué à la communauté musulmane locale et de petits groupes de fidèles ont été autorisés à y pénétrer samedi vers midi. "Nous accueillons 15 personnes à la fois, juste pour revenir à une certaine normalité", a expliqué Saiyad Hassen, un volontaire dans la mosquée.

"Je ne peux pas, pour l'instant, dire quand pourra s'opérer un retour à la normale", a-t-il ajouté.

Vohra Mohammad Huzef, un rescapé, a été un des premiers fidèles à pénétrer dans l'édifice.

Cet ingénieur de Christchurch, d'origine indienne, a raconté avoir réussi à survivre en se cachant sous des corps. Deux de ses colocataires ont en revanche été tués.

- "Le sang me coulait dessus" -

"Je sentais les balles atteindre les gens. Le sang des personnes abattues me coulait dessus", a raconté Huzef, qui souhaite comme "tout le monde" retourner (dans la mosquée) "pour prier et se retrouver".

Certains fidèles pleuraient discrètement en pénétrant dans l'édifice. Les hommes et les femmes se sont ensuite agenouillés pour prier.

Parmi les visiteurs figurait l'imam de la mosquée Gamal Fouda, qui est arrivé drapé d'un drapeau néo-zélandais.

La veille, lors de l'hommage aux victimes, il avait prononcé un discours louant une Nouvelle-Zélande unie et qui "ne peut être brisée".

Sur la façade de la mosquée samedi, aucun impact de balle n'était visible et les murs semblaient avoir été fraîchement repeints. À l'intérieur, des visiteurs musulmans émus se tenaient tranquillement debout.

Au cours des derniers jours, des ouvriers ont travaillé d'arrache-pied pour remettre en état les murs criblés de balles et nettoyer les sols maculés de sang.

Ce massacre filmé et diffusé en direct sur Facebook par son auteur a provoqué une onde de choc dans un archipel connu pour sa tolérance, sa faible criminalité et sa tradition d'accueil.

Vendredi, une semaine après le massacre, un appel à la prière a été diffusé à travers tout le pays, suivi de deux minutes de silence, pour rendre hommage aux 50 musulmans tués.

La police a annoncé que la mosquée de Linwood, où a eu lieu la deuxième tuerie, a également été restituée. La date à laquelle les visiteurs pourront à nouveau y pénétrer n'a cependant pas été communiquée.

Des policiers armés seront déployés, jusqu'à nouvel ordre, autour des deux mosquées de Christchurch. Un dispositif similaire sera mis en place autour d'autres mosquées à travers le pays.

Quelque 2.000 personnes se sont rassemblées samedi dans le parc situé en face de la mosquée al-Nour.

Ailleurs, dans la ville, les signes de retour à la normale se multipliaient. Des enfants jouaient au cricket près de la mosquée et une course cycliste annoncée de longue date a été maintenue.

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