Les principales "taupes" recrutées par la Russie en Occident

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Par Riwan MARHIC - Paris (AFP)
Publié le 09 novembre 2018 - 16:02
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L'arrestation lundi aux Etats-Unis de dix personnes soupçonnées d'espionnage pour le compte de la Russie s'ajoute à une longue liste d'affaires survenues entre les deux pays depuis la fin du régime so
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© Luke Frazza / AFP
Aldrich Ames, agent de la CIA condamné à la prison à vie pour avoir vendu des renseignements à Moscou, lors de son procès, le 22 février 1994 à Alexandria
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De Kim Philby à Robert Hanssen, de nombreux membres des services de sécurité dans les pays occidentaux ont été convaincus d’espionnage au profit de la Russie pendant et après la Guerre froide. Voici quelques cas emblématiques :

- Hanssen, une taupe au FBI -

Haut responsable du contre-espionnage américain, Robert Hanssen a travaillé 27 ans au FBI où il était l'un des responsables de la division "sécurité nationale". Il est arrêté en 2001 alors qu'il s'apprêtait à déposer des documents secrets pour des agents russes dans un parc en Virginie.

Entre 1979 et 1999, il communique à Moscou quelque 6.000 pages contenant d'importants secrets dans les domaines de la défense et du renseignement contre 1,4 million de dollars en argent et diamants. En 1985, il livre notamment les noms de deux agents doubles du KGB, les services secrets soviétiques, opérant pour les États-Unis.

Hanssen admet avoir agi par appât du gain. Il évite la peine de mort en acceptant de collaborer avec les enquêteurs et subit 200 heures d'interrogatoire. En 2002, il est condamné à la prison à vie sans possibilité de libération anticipée.

- Nicholson, le plus haut gradé -

Harold Nicholson est l'agent de la CIA le plus haut gradé jamais convaincu d'espionnage. Ce fonctionnaire a travaillé 16 ans à l'agence de renseignement, principalement en Asie.

A partir de 1994, il contribue au démantèlement d'opérations clandestines en échange de centaines de milliers de dollars, et dévoile l'identité des agents des services de renseignement dont il était l'instructeur.

Il est arrêté à Washington en 1996, alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour rencontrer ses contacts russes en Suisse. Après avoir échoué à un test de détection de mensonge, il plaide coupable afin d'éviter la prison à vie. Il est condamné à 23 ans de prison en 1997.

- Ames, le ravageur -

Aldrich Ames a été agent de la CIA pendant 31 ans et a travaillé au centre de contre-espionnage américain. Avec sa femme Rosario, il commence à transmettre des informations à l'Union soviétique entre 1985 et 1993. Son train de vie somptuaire n'attire des soupçons que bien plus tard.

Il est démasqué en 1994 et condamné à la prison à vie pour avoir vendu pour plus de 2,5 millions de dollars de renseignements à Moscou. Selon le ministère de la Justice, sa trahison aurait compromis des dizaines d'opérations secrètes et coûté la vie à une douzaine d'agents doubles travaillant pour les Américains.

- Les "5 de Cambridge" -

Ancien n°2 du contre-espionnage britannique, Kim Philby est démasqué en 1963 : c'est une taupe de Moscou, membre du "Cambridge Five", réseau d'agents soviétiques actif en Grande-Bretagne dans les années 1940.

L'URSS recrutait ces agents dans les années 1930 à l'Université de Cambridge. Ils occupaient notamment des postes aux services de renseignements intérieurs (MI5) et extérieurs (MI6).

Découvert, Philby s'enfuit en Union soviétique, où il meurt en 1988.

Une vidéo de 1981 le montre expliquant ses techniques à des membres de la Stasi, la police politique d'ex-RDA. Il avait sympathisé avec des archivistes du MI6 pour ramener chez lui des documents classifiés.

- Blake, l'idéaliste -

L'agent britannique George Blake propose ses services aux Soviétiques dans les années 1950 après avoir été témoin de bombardements américains sur des civils en Corée.

Il fournit les noms de centaines d'agents au KGB et révèle l'existence d'un tunnel secret à Berlin-Est utilisé pour espionner les Soviétiques.

Dénoncé par un agent double polonais, il est condamné en 1961 à 42 ans de réclusion en Grande-Bretagne. Il s'échappe de prison cinq ans après.

Il a fêté ses 95 ans en Russie en novembre 2017, assurant être toujours fidèle aux idéaux socialistes.

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