Les réfugiés d'un camp australien souffrent de la faim

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Par AFP
Publié le 03 novembre 2017 - 09:11
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Photo fournie le 31 octobre 2017 par le sénateur australien Nick McKim de réfugiés d'un camp de tran
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© Handout / Nick McKim/AFP
Photo fournie le 31 octobre 2017 par le sénateur australien Nick McKim de réfugiés d'un camp de transition sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, refusant de quitter les
© Handout / Nick McKim/AFP

Les réfugiés barricadés dans un camp de rétention australien fermé sur une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, où ils affrontent une chaleur extrême et manquent de vivres, ont fait part vendredi de leur "détresse" et de leur mal-être psychologique.

Le camp de l'île de Manus, dans le Pacifique, ouvert par l'Australie pour détenir et traiter les dossiers de demandeurs d'asile, a été officiellement fermé mardi, ayant été jugé anticonstitutionnel par la Cour suprême de Papouasie.

Mais environ 600 hommes s'y sont barricadés alors même que l'eau et l'électricité ont été coupés et que les vivres s'y font de plus en plus rares.

Les migrants ont été priés de se rendre dans des centres de "transition". Mais ils disent craindre pour leur sécurité alors que certains habitants se montrent hostiles à leur endroit, selon leurs défenseurs.

"L'état d'esprit actuel, c'est la détresse et la dépression", a déclaré à l'AFP Abdul Aziz Adam, un réfugié soudanais. "On s'entraide, on tente de s'entraider simplement pour rester en vie".

L'Iranien Behrouz Boochani, un autre détenu de Manus, a expliqué sur Twitter que les migrants avaient faim.

"En ce moment, des centaines d'hommes nus sont couchés autour de moi. Ils sont affamés et ils s'affaiblissent".

Les détenus ont réussi à recueillir de l'eau dans des poubelles jeudi grâce à de fortes pluies, a-t-il expliqué à l'AFP. "De nombreuses personnes n'arrivent pas à dormir car elles ont peur et elles ont faim".

L'ONU a mis en garde jeudi contre une situation "d'urgence humanitaire".

Lam Nai Jit, représentant du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) présent sur le site, a estimé que les tensions ne pourraient que "s'aggraver".

L'une des préoccupations est le manque de médicaments, en particulier pour ceux qui souffrent de problèmes mentaux.

"Environ 20% des détenus sont sous antidépresseurs pour cause bien sûr de dépression ou de stress post-traumatique", a déclaré à l'AFP le sénateur vert australien Nick McKim, qui a visité le centre mardi.

D'après le journal The Australian, qui a réussi à y pénétrer jeudi, certains détenus n'en sont jamais sortis depuis leur arrivée voici des années et font des crises de nerfs à l'idée d'en sortir.

Trois centres de "transition" ont été ouverts mais d'après le HCR, l'un n'est pas prêt et les autres ne sont pas protégés par des barrières de sécurité.

Les tensions entre demandeurs d'asile et habitants se sont multipliées du fait de l'absence de consultation sur la localisation de ces centres, selon le HCR.

La politique d'immigration extrêmement dure de l'Australie revient pour les défenseurs des droits de l'Homme à condamner les migrants à la détention indéfinie sur des îles reculées du Pacifique. Canberra n'accepte aucun boat-people sur son sol, même ceux qui remplissent les critères du droit d'asile.

Le gouvernement assure qu'il a évité ainsi de nombreuses noyades.

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